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Femmes au Japon

Une affirmation difficile dans la société nippone

Les femmes japonaises font face aujourd’hui à des choix de vie importants car antinomiques : s’émanciper par l’éducation puis le travail mais risquer de finir seule, ou bien se marier assez jeune et rester à la maison pour s’occuper de sa famille.

Si la société facilite la vie quotidienne des Japonaises sous plusieurs aspects (sécurité globale, services publics propres et pratiques, nombreux lieux de divertissements et de détente tels que centres commerciaux, cafés, salons de beauté, etc.), elle n’en reste pas moins très traditionnaliste.

Une vision traditionnaliste du rôle des femmes

L’organisation sociale continue de reposer sur des schémas anciens : les hommes vont gagner l’argent du foyer à l’extérieur et les femmes sont en charge du domestique : l’éducation des enfants, mais aussi la prise en charge des parents âgés.

Ainsi, bien que les femmes japonaises bénéficient d’un des plus hauts niveaux d’éducation dans le monde, elles se voient souvent contraintes de renoncer à un travail ou une carrière à l’arrivée d’un premier enfant. De plus, quand elles travaillent, elles sont souvent cantonnées au temps partiel et ou à des postes subalternes, et peu accèdent aux hautes fonctions de direction ou politiques.

Pourtant ces dernières années, plusieurs études du gouvernement japonais témoignent de l’évolution des mentalités et de l’acceptation progressive que le statut de la femme au foyer n’est pas le seul idéal. D’ailleurs, l’actuel faible taux de natalité appuie cette tendance.

Un rouage essentiel de la société japonaise

Malgré des annonces gouvernementales volontaristes depuis 2014 et dans la lignée des Abenomics pour notamment promouvoir l’emploi des femmes, la situation ne change pas beaucoup. Au classement du Forum Economique Mondial de l'égalité des sexes 2022, le Japon était classé 116e sur 146.

En 2023, le gouvernement japonais donne pour objectif aux grandes entreprises cotées en bourse de dépasser les 30% de femmes au sein de leur conseil d'administration d'ici à 2030. Cette politique rejoint celle qui stipule de nommer au moins 1 femme en tant que membre exécutif d'un conseil en 2025. En juillet 2022, seulement 2,2% des entreprises remplissaient déjà cet objectif et 18,7% n'avaient toujours aucune femme à leur tête.

En parallèle, l’étiquette de la femme-objet, véhiculée par la pop culture et les habitudes machistes a encore de beaux jours sur l’archipel. Le féminisme tel qu’on le connaît dans les pays occidentaux présente en effet de nombreux retards au Japon. Cependant, les choses évoluent petit à petit, et les femmes japonaises font entendre leurs voix plus fort, en particulier suite à différents scandales touchant aux examens d’entrée en fac de médecine, où les notes des candidates avaient été baissées pour les empêcher de passer. Le mouvement #metoo, de moindre ampleur au Japon, a tout de même permis la dénonciation des viols et harcèlement sexuel systémique à travers la médiatisation de l’affaire Shiori Ito.

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