Femmes au Japon
Une affirmation difficile dans la société nippone
Les femmes japonaises font face aujourd’hui à des choix de vie importants car antinomiques : s’émanciper par l’éducation puis le travail mais risquer de finir seule, ou bien se marier assez jeune et rester à la maison pour s’occuper de sa famille.
Si la société facilite la vie quotidienne des Japonaises sous plusieurs aspects (sécurité globale, services publics propres et pratiques, nombreux lieux de divertissements et de détente tels que centres commerciaux, cafés, salons de beauté, etc.), elle n’en reste pas moins très traditionnaliste.
Une vision traditionnaliste du rôle des femmes
L’organisation sociale continue de reposer sur des schémas anciens : les hommes vont gagner l’argent du foyer à l’extérieur et les femmes sont en charge du domestique : l’éducation des enfants, mais aussi la prise en charge des parents âgés.
Ainsi, bien que les femmes japonaises bénéficient d’un des plus hauts niveaux d’éducation dans le monde, elles se voient souvent contraintes de renoncer à un travail ou une carrière à l’arrivée d’un premier enfant. De plus, quand elles travaillent, elles sont souvent cantonnées au temps partiel et ou à des postes subalternes, et peu accèdent aux hautes fonctions de direction ou politiques.
Pourtant ces dernières années, plusieurs études du gouvernement japonais témoignent de l’évolution des mentalités et de l’acceptation progressive que le statut de la femme au foyer n’est pas le seul idéal. D’ailleurs, l’actuel faible taux de natalité appuie cette tendance.
Un rouage essentiel de la société japonaise
Malgré des annonces gouvernementales volontaristes en 2014 dans la lignée des Abenomics pour notamment promouvoir l’emploi des femmes, la situation n’a fait qu’empirer. En effet, au classement du Forum Economique Mondial de l'égalité des sexes 2020, le Japon était classé 121e sur 153, son plus bas niveau historique, perdant onze places par rapport aux années précédentes.
En parallèle, l’étiquette de la femme-objet, véhiculée par la pop culture et les habitudes machistes a encore de beaux jours sur l’archipel. Le féminisme tel qu’on le connaît dans les pays occidentaux présente en effet de nombreux retards au Japon. Cependant, les choses évoluent petit à petit, et les femmes japonaises font entendre leurs voix plus fort, en particulier suite à différents scandales touchant aux examens d’entrée en fac de médecine, où les notes des candidates avaient été baissées pour les empêcher de passer. Le mouvement #metoo, de moindre ampleur au Japon, a tout de même permis la dénonciation des viols et harcèlement sexuel systémique à travers la médiatisation de l’affaire Shiori Ito.