Le trajet Tokyo-Kyoto
Distantes de 500 kilomètres environ, Tokyo et Kyoto sont habituellement les premières villes visitées au Japon. La question du trajet entre ces deux destinations se pose donc inévitablement.
La route du Tokaido
Il s’agit de l’une des routes les plus empruntées sur l’archipel et cela depuis le XVIIe siècle, à l’ère du Japon féodal. Nommée 東海道 Tokaido, la "route de la mer de l’est" reste la plus célèbre des Gokaido, les cinq grandes voies de transport aménagées pour le développement de la nouvelle capitale Edo (l'ancien nom de Tokyo). À l’origine le tracé part du pont Nihonbashi, au cœur de la capitale, pour arriver jusqu’au pont Sanjo sur la rivière Kamo, dans le centre-ville de Kyoto.
Dans les années 1830, l’artiste japonais Hiroshige met en valeur, à travers de magnifiques estampes de style ukiyo-e, les cinquante-trois stations intermédiaires qui composent la route.
Aujourd’hui, le groupe JR (Japan Railways) reprend le nom de Tokaido pour ses deux lignes de train local et à grande vitesse qui relient Tokyo aux villes de Kyoto, Osaka et Kobe notamment. En parallèle du réseau ferroviaire, on retrouve un important axe routier composé d’autoroutes, ou encore d'une nationale qui longe la côte pacifique.
Shinkansen
Le train à grande vitesse japonais assure le trajet Tokyo-Kyoto le plus rapide et confortable, avec une durée moyenne de moins de trois heures. Le rail s’avère l’un des moyens de transport les plus pratiques puisque la liaison se fait entre les gares principales situées stratégiquement au cœur des deux villes.
Les trains circulent tous les jours, à raison d'un à deux départs par heure à partir de 6h-6h30 et jusqu'à 20h-20h30. Le trajet est direct et dessert les principales gares de Tokyo, Shin-Yokohama, Odawara (pour Hakone), Nagoya, Kyoto et Shin-Osaka ; certains Shinkansen 🚅 poursuivent en direct sur la ligne Sanyo parfois jusqu'à Okayama. Le bonus du voyage réside dans la vue du mont Fuji 🗻 qui apparaît par temps clair du côté droit du train au départ de Tokyo (sièges E et D) après moins d'une heure de voyage, autour d'Odawara.
Plusieurs voitures non réservées composent très souvent la rame, il n’est donc pas utile de réserver un siège à l’avance ; excepté pendant les périodes de vacances au Japon où la fréquentation explose.
Le service efficace et ponctuel explique le coût élevé du chemin de fer. Il faut compter ~85,65€ pour un simple aller entre la capitale et l’ancienne cité impériale.
De ce fait, le Japan Rail Pass s’avère le plus souvent très avantageux pour les touristes non Japonais. Pour 7, 14 ou 21 jours, ce forfait permet de voyager en illimité sur les lignes JR du pays. En comparaison, le pass 7 jours ordinaire que l’on peut trouver actuellement sur Internet à 329€ est ainsi quasiment rentabilisé en un aller-retour Tokyo-Kyoto.
À noter que le JR Pass national (voir ci-dessus) est le seul pass qui couvre le trajet Tokyo-Kyoto ; aucun JR Pass régional n'est compatible avec les deux destinations.
Train local
Les passagers (beaucoup) moins pressés ont le choix d’opter pour la ligne JR Tokaido qui descend jusqu’à Kobe.
Les avantages du train local sont le tarif raisonnable et la beauté des paysages régionaux traversés. Les rails suivent la côte maritime de l’océan Pacifique et offrent un agréable voyage dans le temps. Découvrir des petits villages japonais à l’atmosphère tranquille et authentique devient une occasion supplémentaire.
Néanmoins, le trajet beaucoup plus lent impose plusieurs changements avec une moyenne entre 4 et 6 arrêts intermédiaires, notamment aux gares d’Atami, Hamamatsu et Maibara, pour une durée totale de deux à trois fois le Shinkansen ; on perd donc quasiment une journée de voyage.
Le ticket Seishun 18 Kippu (S18K) apparaît comme une alternative intéressante au JR pass pour le train régional. Avec un prix fixe à 11.850¥ (~74,63€) pour cinq jours, une journée de voyage illimité revient à 2.370¥ (~14,93€). Néanmoins, il s’agit d’un billet saisonnier valable uniquement pendant quelques semaines au printemps 🌸, en été et en hiver, par ailleurs incompatible avec le Shinkansen. Il faut donc bien se renseigner en amont sur ses modalités très strictes d'achat et d'utilisation.
Les passionnés de tourisme ferroviaire trouveront leur bonheur avec le guide pratique Le Japon vu du train de Claude Leblanc.
Bus de nuit
La palme du trajet le moins cher revient au bus de nuit, avec en prime une nuit d’hébergement économisée.
Le gain tarifaire n’enlève rien à la sécurité des voyageurs. Double chauffeur, arrêts fréquents dans les aires de repos, vitesse réduite respectée, propreté des sièges… Pas de risque de se retrouver dans une situation embarrassante. D’ailleurs en cas de condition climatique difficile comme un typhon 🌀, le personnel informe en temps réel les passagers.
Des options de confort agrémentent le voyage et augmentent également le prix final : place isolée, accès au wifi 📶, toilettes 🚽 à bord, couverture, inclinaison et largeur de l’assise, etc.
Au plus rapide, le bus part vers 22h de la capitale depuis les gares de Tokyo ou Shinjuku, pour arriver à Kyoto vers 5h30 du matin.
Différentes compagnies de car se partagent le marché. La plus connue des étrangers reste Willer Express qui propose une réservation en ligne relativement simple et en anglais. Leur forfait Japan Bus Pass, valable sur trois à sept jours, permet aux amateurs de circuler à volonté sur le réseau routier bien développé à travers l'archipel.
Avion
L'aérien suppose un vol entre les aéroports de Tokyo et Osaka puis une navette (train JR ou bus) pour rejoindre Kyoto. Le trajet dans les airs est plutôt rapide : compter 1h à 1h30 selon les aéroports (Narita ou Haneda / Osaka-Kansai ou Itami). Cependant la durée totale du voyage porte à porte double pour atteindre les trois heures, sans compter le temps d'attente à l'aéroport, pour au final se retrouver plus longue que le Shinkansen.
Les tarif pratiqués varient en fonction des compagnies aériennes ; les nationales JAL et ANA se révèlent les plus chères avec un tarif moyen autour de 110€, tandis que les low-cost (comme Peach ou Jetstar) proposent des tarifs concurrentiels parfois dès 40€ pour un vol sec hors bagages. Les premiers pass proposés par JAL et ANA démarrent à partir de ~68,02€ et sont intéressants pour les vols intérieurs moyens courriers, mais à des conditions parfois compliquées et très restrictives.
Il peut également être pertinent de choisir l'avion ✈️ pour les voyageurs déjà en transit, donc dans l'enceinte d'un aéroport, et pour ceux n'ayant pas prévu de déplacement autre que ce trajet simple.
Voiture de location
Une ultime solution pour les voyageurs aguerris à la conduite à gauche reste la voiture 🚙. Comme pour le train régional, l’itinéraire le plus rapide passe par l’autoroute Tomei, belle route panoramique côtière. La voiture offre en plus une totale liberté sur les horaires, les temps et les lieux de pause.
Conduire au Japon impose plusieurs règles à suivre dont la présentation pour les étrangers d’un permis de conduire international traduit en anglais, ou encore le respect des limites de vitesse (100km/h sur autoroute).
Le trajet Tokyo-Kyoto en voiture s’affiche comme le moyen de transport le plus cher pour une personne seule. Il s’avère difficile à mesurer dans son intégralité ; plusieurs paramètres restant spécifiques à chaque automobiliste. Néanmoins pour donner une estimation, voici une répartition des frais de réservation et du tarif des voies rapides japonaises :
- ~251,90€ pour une journée de location d'un véhicule compact 5 places, idéal pour un couple avec des bagages (enlèvement à Tokyo et restitution à Kyoto) ;
- ~62,98€ par trajet pour les péages d’autoroutes ;
- ~0,82€ par litre d’essence en moyenne (janvier 2017).
À cela, il faut penser à pouvoir garer sa voiture une fois arrivée à destination. Surtout dans les grandes villes, la question du stationnement doit être préparée au préalable : place comprise avec l’hébergement ou réservée à l’avance dans un parking privé, avec à la clé un surcoût parfois important.
Au regard des coûts et des démarches nécessaires, se déplacer en voiture doit plutôt être intégré à son séjour au global (principalement si l'on vise la campagne profonde) et non être choisi comme un simple moyen de locomotion ponctuel. En passant par le site de réservation en anglais Tabirai, une journée de location s'élève à ~48,49€ pour une voiture compacte et avec une restitution dans la même ville.
Grille de synthèse pour rallier Tokyo à Kyoto
Les informations données dans cet article sont évidemment valables pour le retour (sens Kyoto-Tokyo).