Tablée dans un Izakaya à Tokyo

Izakaya

Les authentiques bars-bistrots japonais

L'avis Kanpai
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Un izakaya est un bar typiquement japonais où l'on boit et mange à partir de la fin d'après-midi ; à la croisée d'un bistrot français, d'un restaurant et d'un bar à tapas espagnol. Très appréciés des Japonais pour se retrouver entre amis et collègues, ces établissements se regroupent dans des ruelles baptisées yokocho et situées autour des gares. Dîner dans un izakaya est une expérience incontournable à vivre lors d'un voyage au Japon.

La réputation des izakaya n'est plus à faire auprès des amateurs du Japon et l'on prévoit naturellement d'y consacrer plusieurs de ses soirées à chaque fois que l'on retourne sur l'archipel. Tester un izakaya relève donc du passage obligé pour tout touriste, un incontournable qui restera en général comme l'une des meilleures et authentiques expériences japonaises. En effet, on a beau fréquenter les bistrots français, les pubs anglais ou encore les délicieux bars à tapas espagnols, les izakaya restent dans cet univers du happy hour des établissements à part, attachés de manière viscérale à leur territoire.

Le concept apparaît pendant la période Edo (1603 - 1868) lorsque des fabricants de nihonshu (saké 🍶 japonais) proposent à leurs clients de déguster leur breuvage directement sur le site de production, installés autour d'une petite table. Les 3 caractères kanji qui définissent le mot 居酒屋 izakaya peuvent ainsi se traduire par "dîner dans un magasin à alcool", un lieu où l'on peut rester pour boire et manger.

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

Marmite à fondue japonaise Nabe installée à table dans un Izakaya à Tokyo

Soirée conviviale passée à boire et à manger

Ouverts uniquement en soirée, les izakaya accueillent les employés à la sortie du bureau pour un moment de détente et de socialisation après le travail. Si les salarymen ont longtemps été les principaux clients de ces établissements semi-nocturnes, une large population d'adultes en âge de consommer de l'alcool (20 ans et plus) fréquentent aujourd'hui ces bars, que ce soient des femmes, des étudiant(e)s ou bien des retraité(e)s.

Les réunions informelles nomikai (飲み会), où l'on se retrouve régulièrement entre collègues pour boire un verre, restent toujours très pratiquées au Japon. Elles deviennent en décembre des bonenkai (忘年会), les soirées pour fêter la fin de l'année, puis en janvier des shinnenkai (新年会), pour bien débuter la nouvelle année.

Une fois assis à sa table, la coutume veut de commencer par une tournée générale de bière 🍺 japonaise où les convives lèvent leur chope pour trinquer Kanpai! en cœur. Ensuite, le choix des boissons et des plats à picorer est légion.

Voici une liste non exhaustive des boissons les plus populaires :

  • bière légère de style Asahi, Kirin ou Sapporo en pression namabiru ;
  • saké japonais (nihonshu) ;
  • shochu (liqueur distillée) ;
  • divers cocktails sour, par exemple chuhai (à base de shochu, soda et jus de fruits) et whisky highball (alcool allongé avec de l'eau pétillante) ;
  • bière sans alcool ;
  • thé vert ou oolong pour la digestion ;
  • et divers sodas ou jus de fruits.

On ne sert en général pas de café et on ne trouve à la carte que peu de boissons importées comme du vin français ou de la bière anglaise.

Côté gastronomie, on retrouve des petits plats typiques de la cuisine japonaise avec :

  • fèves de soja edamame ;
  • brochettes de viande yakitori ;
  • bouchées panées ou frites : karaage au poulet, korokke, tofu frit, tempura 🍤 ;
  • poisson 🐟 cru en sashimi ou maki-zushi ;
  • poisson grillé ;
  • raviolis gyoza 🥟 ;
  • omelette tamagoyaki ;
  • et de la fondue japonaise nabe où l'on fait cuire les ingrédients directement à table.

Parfois, on peut également commander quelques plats occidentaux comme une pizza, des spaghettis ou encore des frites.

Assiette de cordon bleu à partager dans un Izakaya à Tokyo

Quelle note règle-t-on à la fin ?

Les izakaya sont connus pour proposer des tarifs abordables, à partir de quelques centaines de Yens pour une boisson ou un plat. Les portions se montrent en général plus petites que dans les restaurants et l'idée est d'en choisir plusieurs à partager. Un menu à la carte et/ou avec des formules est fourni en début de soirée et l'on commande au fur et à mesure de ses envies en faisant appel au serveur ou en demandant directement au comptoir.

Des frais de table, que l'on baptise otoshidai (お通し代) ou sekiryo (席料), peuvent être facturés dès que l'on s'assoit : comptez autour de 500¥ (~3,09€) en moyenne. En contrepartie, une entrée otoshi est servie en guise d'apéritif. Comme souvent au Japon, il n'y a pas de notion de pourboire à verser en supplément.

Pour ce qui est des formules, on retient bien sûr celles à volonté, les plus économiques :

  • nomihodai (飲み放題) où l'on boit autant de boissons (nomimono) que l'on veut ;
  • et tabehodai (食べ放題) où l'on mange autant de nourriture (tabemono) que l'on peut.

Une période de temps maximale pour consommer est prévue : on reste en général 2 heures avec la dernière commande fixée 90 minutes avant la fermeture, le tout suivant une sélection de boissons et de plats définie en amont par l'établissement.

Pour régler la note en fin de soirée, on rejoint la caisse avec le ticket détaillé qui est posé sur la table depuis le début, ou bien il faut demander l'addition en utilisant l'une de ces 2 propositions en japonais :

  • "Okanjo onegaishimasu" ;
  • ou "O-kaikei onegaishimasu".

Il est commun de partager à parts égales entre tous les participants et quelque soit la consommation de chacun.

Kichijoji (Tokyo), Izakaya du Harmonica Yokocho

Les ruelles Yokocho autour des gares

Il existe une gamme éclectique de bars japonais à travers l'archipel : du plus petit boui-boui d'une 10aine de places au comptoir, aux chaînes d'izakaya spécialisées dans l'accueil de grands groupes en passant par des établissements plus raffinés. Des terrasses de fortune, aménagées avec des caisses à bouteilles en guise de sièges, sont régulièrement installées sur la rue à la belle saison. On peut également choisir un site décoré de façon traditionnelle avec des tables basses posées sur un sol en tatami et pour lesquelles il faut se déchausser et ranger sa paire dans un casier à chaussures.

On trouve facilement les izakaya rassemblés dans les quelques ruelles dites yokocho autour des gares. Ces véritables "quartiers de la soif" s'animent à la nuit tombée, habillés de leurs nombreuses lanternes 🏮 rouges et autres pancartes lumineuses qui attirent les passants en quête d'une bonne adresse pour se poser et discuter. On apprécie la promiscuité qui favorise les échanges et permet aux touristes de goûter au mode de vie local des Japonais.

Tokyo affiche plusieurs yokocho bien connus et typiques, tels que :

À Kyoto, et en plus des abords de la gare JR, on visite la pittoresque allée Pontocho ainsi que le long du canal Takase sur Kiyamachi-dori. Côté Osaka, on découvre Hozenji Yokocho dans le fameux quartier de Namba.

Sans se limiter à ces premières adresses, il existe au moins un izakaya dans chaque ville japonaise, près de la gare ferroviaire principale ou bien aux abords du port de pêche pour les îles plus petites et éloignées comme Okinawa.

À noter que le secteur a subi de plein fouet la pandémie de Covid 🦠 avec la fermeture des bars et restaurants durant les états d'urgence successifs. Depuis avril 2020, fumer dans les izakaya est normalement interdit ; certains établissements continuent d'autoriser la cigarette s'ils disposent d'une salle séparée et prévue à cet usage.

⬇️ Plus bas sur cette page, découvrez nos conseils de visite à Izakaya et autour.
Par Kanpai Mis à jour le 12 avril 2023 Izakaya