Nihonmatsu
La petite cité féodale de Fukushima
Nihonmatsu est une petite ville située en contrefort du Mont Adatara, au nord de la préfecture de Fukushima dans le Tohoku. Ancienne cité féodale, elle constitue une destination authentique et à l'écart des circuits touristiques pour les amateurs d'histoire et de patrimoine gastronomique.
Située à 25 kilomètres au sud de la capitale de Fukushima et facilement accessible en train 🚅 depuis Tokyo, la cité de Nihonmatsu est d'abord réputée pour ses anciennes brasseries de nihonshu (saké 🍶 japonais) toujours en activité, notamment l'emblématique Daishichi dont on recommande la visite guidée puis la séance de dégustation, détaillées dans un article spécifique :
Parmi les différents évènements de la ville, on retient le festival des lanternes baptisé Nihonmatsu Chouchin Matsuri (二本松提灯祭り) qui se déroule sur 3 jours au début du mois d'octobre. Cette fête vieille de plus de 300 ans offre un joli défilé nocturne de chars éclairés par des lampions.
À la sortie de la gare JR, on marche quelques minutes pour atteindre le centre-ville historique et découvrir l'histoire et le savoir-faire de Nihonmatsu.
Balade dans le parc du château Kasumigajo
On part d'abord à l'assaut du château Kasumiga-jo qui fut édifié par le clan Hatakeyama au sommet d'une colline à partir du milieu du XVe siècle. Dominant la ville, la construction féodale héberge ainsi les différentes familles au pouvoir qui vont se succéder pendant des siècles, à savoir les clans Nihonmatsu, Date, Gamo, Uesugi, Kato et Niwa.
La guerre de Boshin (1868 - 1869) marque la fin de l'époque Edo et du règne du shogunat des Tokugawa auquel Kasumigajo est affilié. Nihonmatsu est donc attaquée par la nouvelle armée gouvernementale Meiji et son château est en partie détruit. En 1872, le pouvoir impérial désormais en place ordonne le démantèlement des derniers bâtiments encore debout.
Le parc du château Kasumigajo propose aujourd'hui une balade vallonnée et historique. On trouve d'abord à l'entrée l'ensemble de statues Nihonmatsu Shonentai qui rendent hommage à la soixantaine de jeunes, âgés entre 12 et 17 ans, blessés ou tués au combat lors de la défense du site féodal perdu. Ensuite, on longe les remparts et les murs de fortifications d'origine, puis l'on passe les portes restaurées de Minowa et Tsukeyagura pour grimper jusqu'au sommet du parc. Là, se trouvait à l'époque le donjon encadré par des cerisiers 🌸 qui continuent de fleurir au printemps et d'attirer les locaux pour y célébrer ohanami. La vue imprenable sur la ville entourée par les montagnes Adatara vaut cette ascension. Bien qu'en ruines, le site fait parti des 100 châteaux japonais 🏯 remarquables.
Au détour des allées qui serpentent pour redescendre, on remarque notamment :
- un pin rouge du Japon peu élevé mais large et taillé dans une forme originale d'ombrelle. Âgé de plus de 350 ans, il est surnommé Kasamatsu c'est-à-dire "pin parapluie" ;
- la maison de thé Senshintei qui accueillait les seigneurs et les guerriers ;
- le petit sanctuaire Niwarei-jinja ;
- enfin, près de la sortie du parc, un énorme rocher sur lequel sont gravés des conseils à destination des chevaliers du 5ème seigneur Niwa Takahiro (1728 - 1745) et qui résonnent toujours aujourd'hui.
Pause gourmande au Kura Café Sen no Hana
Pour déjeuner, on se rend dans le quartier des artisans de Takeda au sein du restaurant Kura Café Sen no Hana qui, comme son nom l'indique, est hébergé dans un ancien entrepôt traditionnel de stockage (kura).
L'accueil se montre chaleureux et le personnel fort sympathique sait tout de suite mettre à l'aise ses clients. Dans ce petit établissement, on goûte à une cuisine simple, locale et délicieuse ; on conseille par exemple la soupe zaku-zaku. Certains des ingrédients utilisés sont d'ailleurs fabriqués sur place car le restaurant se trouve en réalité implanté sur le site de l'atelier Kunitaya, fondé en 1777 et spécialisé dans la fabrication de produits fermentés : koji, pâte miso et sauce soja shoyu. Il est ainsi possible de faire quelques bonnes emplettes une fois le ventre bien rempli.
Atelier de papier Washi au Denshoukan
Les voyageurs en voiture 🚙 sont invités à s'arrêter sur l'aire d'autoroute Michi no Eki Adachi (道の駅 安達) qui regroupe plusieurs boutiques de souvenirs de Nihonmatsu, dont le magasin de papeterie Denshoukan. Outre la partie shopping, il est possible de participer à un atelier de fabrication de papier japonais traditionnel Washi. On réalise ainsi un petit objet unique à emporter chez soi, qui peut aller d'une carte postale à une lanterne 🏮 en papier Washi.
Pour les autres sorties dans les environs proches du centre-ville de Nihonmatsu, on peut également citer les magnifiques parcours de randonnées autour du Mont Adatara. La région volcanique se montre intéressante à découvrir pour les marcheurs expérimentés et bien préparés en amont. Au pied des montagnes, on peut enfin terminer la journée immergés dans l'un des bons bains chauds naturels de la station thermale Dake Onsen ♨️.