Awaji Yumebutai
Le mémorial architectural de Tadao Ando
Awaji Yumebutai est un complexe architectural conçu par Tadao Ando, situé dans le parc national Akashi Kaikyo, à l'extrémité nord-est de l’île Awaji-shima dans la préfecture de Hyogo. Érigé en mémoire du séisme de Kobe de 1995, il héberge plusieurs bâtiments modernes en béton dont un centre de conférence, un hôtel, un théâtre en plein air ainsi que le célèbre jardin Hyakudan-en.
Le 17 janvier 1995 à 5h46, le nord de l'île d'Awaji est l'épicentre du grand tremblement de terre de Hanshin de magnitude 7. Les quartiers résidentiels de la ville de Kobe sont particulièrement touchés et de nombreux incendies détruisent les maisons en bois des habitants. On déplore plus de 6.400 victimes et 43.700 blessés. Cet évènement tragique se révèle être le plus désastreux au Japon après la Seconde Guerre mondiale et ne sera supplanté qu'en mars 2011 par la catastrophe de la côte Pacifique du Tohoku.
La baie d'Osaka panse ses blessures avec un travail de mémoire qui prend notamment la forme du festival des lumières Kobe Luminarie et du complexe architectural baptisé Awaji Yumebutai, ce qui signifie en japonais "Awaji, un lieu pour les rêves".
Le projet de construction, dont les premières esquisses sont déjà posées dès 1994, est mené par l'architecte de renom Tadao Ando qui souhaite à l'époque réconcilier l'homme avec la nature. Après le séisme, la portée symbolique du Yumebutai, situé tout proche de l'épicentre, prend de l'ampleur jusqu'à devenir un mémorial. On y célèbre la beauté de la vie en opposition au spectacle de mort et de dévastation causé par le séisme de 1995.
Inauguré en 2000, le site comprend un ensemble de jardins et d'installations à l'architecture moderne, réparti sur différents niveaux et qui descend doucement vers le littoral de la baie d'Osaka. Différents bâtiments ponctuent le paysage, dont :
- le centre de conférence ;
- l'hôtel Grand Nikko Awaji doté de restaurants et d'une chapelle maritime ;
- et le théâtre en plein air qui accueille des spectacles à l'année.
Jardin en terrasses Hyakudan-en et serre botanique
L'environnement naturel fait donc largement partie du projet architectural et l'on est ainsi sans cesse entourés par la nature, quelque soit l'endroit où l'on se trouve. Le vent, le soleil, l'eau, la végétation et les paysages vallonés d'Awaji servent un décor vivant au sein duquel les constructions humaines doivent trouver leur place et coexister en harmonie.
Parmi les différents espaces verts que l'on découvre au gré de la visite, on en retient 2 qui valent le détour :
- Hyakudan-en ou le "jardin des cent paliers", aménagé en terrasses et constitué de 100 petits carrés de 5x5, fleuris selon les saisons. On apprécie la géométrie parfaite du jardin en pente ainsi que la vue panoramique sur Awaji Yumebutai et la baie d'Osaka en fond ;
- la serre préfectorale de Hyogo ou le "jardin botanique d'Awaji" qui présente un grand nombre d'espèces végétales abritées dans une immense serre. Attention, l'entrée payante se montre relativement chère : compter jusqu'à 1.800¥ (~11,36€) selon les expositions.
On ne recommande pas en revanche de grimper jusqu'à l'observatoire du jardin de promenade car le panorama, caché par les arbres, ne se révèle hélas pas au rendez-vous.
Une architecture graphique et visuelle peu entretenue
Awaji Yumebutai s'adresse en priorité aux amateurs de design contemporain et plus particulièrement de Tadao Ando. On retrouve un univers de béton brut qui attend d'être recouvert par la végétation. Les volumes sont importants et il faut emprunter de nombreux escaliers et rampes pour sillonner l'entièreté du site.
Les photographes seront également ravis de leur visite car l'architecture très graphique du Yumebutai permet de jolis clichés. On joue sur :
- les ombres et les lumières ;
- les angles saillants ou bien les formes circulaires des bâtiments ;
- la profondeur de champ créée par le paysage ouvert sur la mer et la montagne.
Cependant, on évite de regarder les installations dans le détail. En effet, le site semble peu entretenu et perd petit à petit de sa splendeur initiale. On repère facilement des fissures sur les façades extérieures ou bien des bassins aquatiques qui fonctionnent mal, comme celui pavé de coquilles de palourdes. On regrette d'une certaine façon que l'entrée soit gratuite, car l'on aurait préféré payer un droit d'entrée qui assure l'entretien du site à sa juste valeur.