Chutes de Shiraito
Les magnifiques cascades au pied du Mont Fuji
Les chutes d'eau de Shiraito sont situées au pied du versant sud-ouest du Mont Fuji, dans la ville de Fujinomiya. Grandioses et délicates comme des fils de soie blancs, elles figurent au patrimoine mondial de l’Unesco parmi les 25 sites notables autour du Fuji-san. La légende qui entoure leurs origines en fait l'un des sites les plus populaires de la préfecture de Shizuoka.
En plus d'être inscrites au patrimoine de l'Unesco, les chutes de Shiraito sont également bien classées au niveau national, à savoir :
- elles figurent parmi les 100 plus belles cascades du Japon ;
- elles sont désignées "monument naturel pittoresque" par le gouvernement nippon ;
- et elles appartiennent au parc national de Fuji-Hakone-Izu.
Tous ces titres ne sont pas usurpés et c'est un paysage grandiose unique, d'une hauteur de 20 mètres et d'une largeur de 150m, que l'on s'apprête à découvrir.
Une géologie singulière façonnée par le volcan sacré
L'absence de rivière et donc de source bien visible est l'un des éléments qui frappe tout de suite quand on arrive sur les lieux. En réalité, tout se passe en souterrain concernant Shiraito. Les anciennes éruptions du Mont Fuji 🗻 ont laissé une couche de lave perméable à la surface du sol, qui permet à l'eau de circuler en-dessous. Mais, cette eau ne peut s'infiltrer complètement dans la terre car elle est retenue par une couche d'argile inférieure et finit donc par ressortir à l'air libre, en formant les magnifiques chutes d'eau de Shiraito.
Les quantités importantes d’eau proviennent de la pluie ☔️ qui s'abat sur la montagne sacrée tout au long de l'année, ainsi que de la fonte des neiges à son sommet en été. Il paraît qu'il faudrait entre 10 et 300 ans à l'eau pour s'écouler du Fuji-san et arriver jusqu'à Shiraito. Dans tous les cas, on ne peut que constater la très bonne qualité de l'eau : fraîche et absolument limpide, on peut la boire sans danger.
On reste hypnotisés par le spectacle continuel de l'eau qui s'écoule. Sur la gauche, une chute plus importante se déverse dans un bassin naturel, tandis que vers la droite, l’eau ruisselle le long de grandes parois rocheuses recouvertes de mousses.
Lorsque la météo est ensoleillée, de jolis arcs-en-ciel apparaissent vers le milieu des chutes. Ce lieu à la géologie unique a de quoi laisser rêveur chaque visiteur qui y passe.
Un rideau de fils de soie blancs
Le nom japonais shiraito (白糸) signifie en français "les fils blancs". Selon la légende shinto qui entoure les cascades, ces fils auraient été tissés par la déesse du Mont Fuji elle-même : la princesse Konohana-no-Sakuya. L’image s’y prête bien, car on a réellement l’impression d’être face à de longs et splendides fils de soie blancs qui sortent de la montagne comme par magie.
Durant l’époque Edo (1603 -1868), les chutes de Shiraito ont été utilisées comme site d'entraînement par les moines pèlerins qui testaient leur endurance à supporter le froid en s'y baignant. Cela leur permettait ensuite, pendant l'ascension du Mont Fuji, de mieux s'adapter à la baisse des températures à mesure qu'ils s'approchaient du sommet. On retrouve également cette pratique au sanctuaire Fuji Hongu Sengen Taisha situé un peu plus bas, en direction du centre-ville de Fujinomiya.
Un accès aménagé aux cascades Shiraito et Otodome
L’entrée principale au pied des cascades Shiraito se fait par une petite zone aménagée au bord de la route, qui comprend l'arrêt de bus Shiraito-no-taki, un parking et quelques petits commerces ouverts à la belle saison.
Une entrée secondaire, située un peu plus loin en remontant la route, permet d’accéder aux chutes par le haut. Non loin, au niveau d’un autre parking, une plateforme d’observation s'avance pour avoir une vue plongeante sur les chutes d'eau et le Mont Fuji en arrière-plan.
Ces deux points d'accès se rejoignent par des escaliers et forment un parcours de visite qui offre plusieurs points de vue et permet de s'approcher au plus près de l'eau afin d'en ressentir toute la puissance et la fraîcheur. Juste à côté, on trouve les chutes d'eau d'Otodome, certes un peu moins belles mais toujours impressionnantes.