Village de papier à Echizen (Fukui)

Echizen

L'un des villages traditionnels de papier Washi

L'avis Kanpai
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Echizen est une ville située dans la préfecture de Fukui, non loin de la Mer du Japon. Spécialisée dans l'art de la fabrication du papier japonais washi, elle préserve toujours son savoir-faire traditionnel né il y a 1.500 ans, grâce à ses échanges avec les marchands venus de Chine et de Corée. Dans le quartier d’Imadate, le village Echizen Washi permet de rencontrer différents maîtres-artisans et de revenir aux origines des premières feuilles de papier au monde, créées à partir de fibres de bois et plantes.

En arrivant à Echizen, on s’aperçoit tout de suite que l’on arrive dans une ville chargée d’histoire. Loin de la modernité des grandes cités japonaises, c’est au beau milieu d’une paisible campagne reposante que l'on part à la découverte du fameux papier japonais traditionnel.

Musée du papier Echizen et de l’artisanat d’Udatsu

Les usages du papier Washi

D’une qualité supérieure, à la fois solide, beau et extrêmement polyvalent, le papier washi était autrefois réservé aux documents officiels et aux textes sacrés bouddhistes. Ces derniers étaient ensuite soigneusement mis à l’abri dans de nombreuses pagodes à travers tout l’archipel ; archivage que l'on peut encore observer dans certains sites religieux.

Avec de multiples usages possibles autres que l'écriture, le papier japonais a également trouvé sa place dans le design intérieur traditionnel des maisons et temples au Japon. On le retrouve mis en valeur sur les parois opaques fusuma et les portes coulissantes shoji utilisées comme séparateurs de pièces. La lumière qui filtre au travers de ces papiers caresse les intérieurs avec une sensualité empreinte de nature et lui donne ainsi un cachet inimitable.

Le washi s'utilise aussi en extérieur. Renforcé avec des ingrédients spécifiques, le papier artisanal peut devenir solide et/ou très résistant. De cette façon, on l'emploie notamment pour la fabrication des lanternes 🏮 suspendues dans les temples. De plus, les cerfs-volants décoratifs tako que l'on voit régulièrement flotter au-dessus des rivières, au bord de la mer ou dans des parcs, sont élaborés à partir de washi. On pense par exemple aux célèbres et photogéniques carpes volantes koinobori 🎏 que l'on peut observer tout début mai pour la fête des enfants Kodomo no Hi.

Echizen et sanctuaire Okamoto-jinja Otaki-jinja 9

Le village Washi no Sato

À l'est de la gare de Takefu, le petit village d'Echizen Washi invite les curieux à mieux connaître la culture du papier japonais traditionnel. Elle constitue ainsi une bonne adresse pour les artistes et les passionnés d’histoire.

On commence la visite par la rencontre avec M. Yoshinao Sugihara qui, comme ses aïeux, est l’un des créateurs locaux de washi. Il accueille avec grand plaisir les visiteurs dans sa galerie, une vieille maison de bois d’au moins deux siècles. Le temps d’une pause autour d’un thé, il aime à raconter l’histoire de son village et du papier. Ses matières premières préférées sont le kozo (une sorte de mûrier) car il possède une fibre longue, mais aussi le gampi (sorte de rosidée) pour son brillant inimitable qui permet d’obtenir des feuilles d’une finesse exceptionnelle. Ses créations, que certains des grands noms de ce monde s’empressent de lui commander, confirme que sa renommée a largement dépassé les frontières de la région. On peut retrouver d'ailleurs certaines de ses créations suspendues en kakemono dans les halls d'accueil de grands hôtels 🏨 luxueux.

Pour les avides d’expériences pratiques, il est possible de s’essayer à la réalisation d’une feuille de papier artisanal au Musée du papier et de l’artisanat d’Udatsu. Après un accueil chaleureux, on part pour l'apprentissage des différentes étapes du processus de fabrication du papier au sein même de la petite fabrique. On observe attentivement les gestes méthodiques et précis de l’employé en train de réaliser une feuille, à partir de la mélasse préalablement préparée. La précision et la dextérité sont les clés de réussite d’un bon produit fini. Vient ensuite l’occasion d’en réaliser une soi-même ; pour les plus habiles, il suffira de quelques essais pour arriver à un résultat satisfaisant, mais la tâche s'avère être loin d’être aisée !

En sortie des fabriques à papier, on ne peut pas manquer les importants torii ⛩️, portails rouge vermillon qui marquent l'entrée du sanctuaire Okamoto-jinja Otaki-jinja, dédiée à la déesse du washi. Le seul du genre au Japon, le site se montre superbement mis en valeur par des pins géants qui encadrent les pavillons en bois, et dont certains sont richement décorés de sculptures en relief.

Outre le savoir-faire technique, il faut également pouvoir bénéficier d’une eau pure et abondante pour fabriquer du papier artisanal. Cette caractéristique, que l'on retrouve en général dans les zones rurales au Japon, est bien évidemment présente à Echizen. La ville a ainsi développé une réelle expertise régionale, démarrée au VIIe siècle et transmise de génération en génération depuis. De nos jours, une quarantaine de famille à Echizen perpétuent la fabrication du washi, devenu Trésor national et désormais inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO depuis 2014. À noter que les préfectures de Shimane, Gifu et Saitama sont également particulièrement réputées et reconnues au plan mondial.

Cet article a été réalisé dans le cadre d'un séjour organisé et financé par le gouvernement métropolitain de Tokyo pour la promotion de la destination #HOKURIKU×TOKYO. Kanpai a été invité et guidé mais conserve une liberté totale dans sa publication éditoriale.
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Par Kanpai Mis à jour le 18 novembre 2022 Echizen