Moyens de paiements en voyage au Japon : argent liquide, cartes Icoca et cartes bancaires

Les moyens de paiement au Japon

💮 Des possibilitĂ©s supplĂ©mentaires depuis 2023

⏱ 11 minutes

Les espĂšces ont longtemps Ă©tĂ© le moyen de paiement quasi-unique au Japon, avec une difficile implantation du paiement par carte. NĂ©anmoins, comme ont pu le constater celles et ceux qui ont voyagĂ© au Japon plusieurs fois entre les annĂ©es 2010 et aujourd’hui, le paiement dĂ©matĂ©rialisĂ© gagne du terrain Ă  grande vitesse, facilitant la vie des locaux comme celle des visiteurs de passage.

Le gouvernement japonais a en effet annoncĂ© en 2018 vouloir encourager le dĂ©veloppement du paiement dĂ©matĂ©rialisĂ© pour, Ă  long terme, faire disparaĂźtre le Yen 💮 physique. Ainsi le premier objectif de plus de 40 % de paiements cashless d’ici Ă  2025 a Ă©tĂ© dĂ©passĂ© dĂšs l’annĂ©e fiscale 2024, avec 42,8 % des transactions commerciales effectuĂ©es virtuellement. Actuellement, les paiements dĂ©matĂ©rialisĂ©s se prĂ©sentent comme suit :

  • 82,9% en carte de crĂ©dit ;
  • 9,6% par smartphone (QR Code ou Code barre gĂ©nĂ©rĂ© par une appli de paiement) ;
  • 4,4% en monnaie Ă©lectronique (portefeuilles Ă©lectroniques type SUICA ou cartes prĂ©payĂ©es) ;
  • 3,1% en carte de dĂ©bit.

L’accĂ©lĂ©ration de la progression du paiement dĂ©matĂ©rialisĂ© a Ă©tĂ© notamment permise par l’accompagnement et les incitations offerts aux petits commerces par le gouvernement, mais aussi par la crise sanitaire du Covid-19 🩠 qui requĂ©rait d’éviter le contact avec des surfaces contaminĂ©es. La facilitĂ© d’utilisation de ces mĂ©thodes de paiement et leurs avantages (points de fidĂ©litĂ© et / ou cashback) ont achevĂ© de convaincre les consommateurs locaux.

Si l’usage des espĂšces reste prĂ©dominant, les touristes au Japon ont donc Ă  prĂ©sent davantage d’options quant au choix de leurs moyens de paiement. Alors, lequel choisir ?

Moyens de paiements au Japon, billets de 10.000 yens avec le nouveau visuel 3

L’argent liquide

Les espÚces restent une base indispensable, car elles représentent toujours prÚs de 60 % des échanges commerciaux et il est trÚs rare que des établissements refusent ce moyen de paiement.

Le cash est d’ailleurs le SEUL moyen de paiement acceptĂ© dans certains endroits, mĂȘme dans les grandes villes ou les sites touristiques courus :

Ajoutons Ă  cela que des piĂšces peuvent ĂȘtre utiles pour les casiers au sento, ou pour les coin lockers (mĂȘme si certains offrent la possibilitĂ© de payer par carte IC) ; ou encore pour acheter un gashapon.

Ainsi, mĂȘme si l’on prĂ©voit de privilĂ©gier le paiement dĂ©matĂ©rialisĂ©, il est prudent de toujours avoir suffisamment d’espĂšces sur soi :

  • si l’on s’éloigne des grandes villes et des sentiers battus touristiques ;
  • si l’on ne trouve pas de distributeur de billet ouvert (ils sont soumis aux horaires bancaires donc ferment parfois Ă  16h...) ;
  • si sa carte bancaire ne fonctionne pas ou que le commerçant n’est pas Ă©quipĂ© pour les cartes Ă©trangĂšres ;
  • ou en cas de catastrophe naturelle qui, bien que rare, reste un paramĂštre Ă  prendre en compte quand on visite l’archipel.

Il est raisonnable d’ĂȘtre en possession d'environ 20.000 Ă  50.000„ (~109,53€ Ă  ~273,80€) pour parer Ă  toute Ă©ventualitĂ©.

L’avantage des espĂšces est de permettre de gĂ©rer son budget au plus juste, surtout si l’on procĂšde au change de Yens avant de partir, en passant par un bureau de change en ligne par exemple. Hormis les frais de change et la commission du vendeur dĂ©jĂ  rĂ©glĂ©s Ă  l’achat, l’usage d’argent liquide sur place est sans frais supplĂ©mentaire.

Il est Ă©galement possible de retirer de l’argent Ă  un distributeur au Japon : dans ce cas, des frais supplĂ©mentaires variables seront facturĂ©s par votre banque et par la banque japonaise auprĂšs de laquelle le retrait est effectuĂ©. Ces frais incluent des commissions, des frais de change et de traitement.

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La carte IC

Une carte IC est un porte-monnaie Ă©lectronique, dont les plus courants au Japon sont les cartes Suica, Icoca ou encore Pasmo. Elle permet d’effectuer simplement des achats de faible montant en distributeurs automatiques ou au konbini, mais est surtout une carte de transport indispensable, acceptĂ©e quasiment partout dans les trains 🚅, les mĂ©tros 🚇 et les bus locaux, et permet de se dĂ©placer avec fluiditĂ©.

Les principaux atouts des cartes IC sont :

  • une utilisation possible dans la quasi-totalitĂ© de l’archipel ;
  • une validitĂ© de 10 ans renouvelables ;
  • la possibilitĂ© de rĂ©cupĂ©rer le solde restant Ă  la fin du sĂ©jour (moins un petit montant correspondant Ă  la caution de la carte).

Depuis quelques temps, il est aussi possible d’ajouter sa carte IC Ă  son portefeuille Ă©lectronique (wallet) et ainsi utiliser son smartphoneÂ đŸ“± au lieu d’une carte physique, mais cela est peu adaptĂ© aux visiteurs de passage.

L’utilisation de la carte IC est gratuite. Cependant, elle se recharge uniquement en espĂšces Ă  un guichet de gare et le montant qu’elle peut contenir est limitĂ© Ă  20.000„ (~109,53€).

Les cartes Suica ou Icoca peuvent ĂȘtre achetĂ©es sur place au Japon, mais il est plus pratique et rapide de la commander avant de partir auprĂšs d’un revendeur agréé comme Keikaku, afin de pouvoir l’utiliser dĂšs son arrivĂ©e et s’éviter la recherche et l'attente au guichet revendeur aprĂšs de longues heures de vol.

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La carte bancaire traditionnelle ou de néo-banque

Comme l’indiquent les statistiques du MinistĂšre Japonais de l’économie, la carte bancaire 💳 est le moyen de paiement dĂ©matĂ©rialisĂ© majoritaire au Japon. Ainsi, il est possible de rĂ©gler par carte dans la plupart des grands magasins, des restaurants ou des hĂ©bergements.

Les cartes Ă©mises Ă  l’étranger sont aussi acceptĂ©es la plupart du temps, avec une prĂ©fĂ©rence pour les Visa ou les Mastercard. La plupart des voyageurs peuvent donc en principe continuer d’utiliser leur carte habituelle au Japon (sous rĂ©serve des conditions de leur contrat bancaire) ou opter pour la souscription d’une carte de nĂ©o-banque s’il n’en sont pas dĂ©jĂ  des utilisateurs. Dans les 2 cas, il s’agit d’effectuer des paiements et/ou des retraits hors zone euro, ce qui est soumis Ă  des conditions particuliĂšres.

Carte bancaire de banque traditionnelle

Si l’on est client d’une banque traditionnelle, l’avantage est que l’on dispose d’un interlocuteur direct en cas de problĂšme. Il peut d’ailleurs ĂȘtre intĂ©ressant de contacter son conseiller avant de partir afin de nĂ©gocier les tarifs et conditions d’utilisation de sa carte pendant son sĂ©jour au Japon.

Sur place, le coĂ»t d’utilisation de la carte peut en effet s’avĂ©rer trĂšs vite exorbitant car chaque paiement et / ou retrait est effectuĂ© en euros et doit donc ĂȘtre converti en Yens, ce qui gĂ©nĂšre des frais. Ceux-ci sont variables selon les Ă©tablissements bancaires mais incluent en principe :

  • un pourcentage fixe de la somme retirĂ©e ou payĂ©e (autour de 2 ou 3 %) ;
  • un montant forfaitaire de la somme retirĂ©e ou payĂ©e (souvent 1 Ă  3€ par transaction) ;
  • des commissions de change ;
  • et des frais de distributeurs automatiques des autres banques le cas Ă©chĂ©ant.

De plus, le traitement bancaire des transactions peut prendre plusieurs jours et le montant final de celles-ci n’apparaüt donc pas tout de suite dans l’appli de gestion du compte.

Enfin, les banques traditionnelles demandent Ă  ĂȘtre informĂ©es des dates de sĂ©jour hors zone euro afin de prĂ©venir d’éventuelles suspicions de fraude et d’éviter le blocage de la carte pendant vos vacances.

Carte bancaire de néo-banque

Face aux banques traditionnelles, ces derniĂšres annĂ©es les nĂ©o-banques, telles que Revolut, N26 ou Wise se sont installĂ©es dans le paysage bancaire et peuvent permettre de mieux maĂźtriser son budget en prĂ©paration et au cours d’un voyage au Japon.

Une nĂ©o-banque est un service bancaire entiĂšrement dĂ©matĂ©rialisĂ©, qui se gĂšre depuis une appli mobile. Son offre est plus restreinte que celle d’un Ă©tablissement avec pignon sur rue et il n’y a pas de conseiller dĂ©diĂ©, ce qui permet d’offrir des tarifs attractifs Ă  ses clients. Comme les banques traditionnelles, elles Ă©mettent des cartes Visa ou Mastercard et proposent diffĂ©rentes gammes de comptes, dont certains sont gratuits.

Le principal atout d’un compte de nĂ©o-banque est de permettre la gestion de plusieurs devises, ce qui a plusieurs avantages :

  • le choix de convertir ses Euros en Yens Ă  une date dont le taux de change est favorable, avant le dĂ©part ou durant le sĂ©jour ;
  • sur place, la possibilitĂ© de rĂ©gler directement en Yens et ainsi d’éviter des frais supplĂ©mentaires.

De plus le compte nĂ©o-banque, surtout dans sa version gratuite, permet de dĂ©poser au fur et Ă  mesure les sommes que l’on envisage de dĂ©penser et de constituer ainsi un "fonds voyage au Japon" dĂ©diĂ©. En cas d’imprĂ©vu lors du voyage, le compte nĂ©o-banque (faisant partie du systĂšme SEPA) peut recevoir gratuitement un virement en Euro, qui peut ĂȘtre converti en Yens sous des dĂ©lais quasi immĂ©diats.

L’offre des nĂ©o-banques est variĂ©e et souvent trĂšs Ă©conomique, mais il y a tout de mĂȘme des points d’attention Ă  prendre en compte :

  • les opĂ©rations de conversion de devises peuvent ĂȘtre soumises Ă  des frais variables (par exemple chez Revolut : gratuit en semaine, mais payant le week-end) ;
  • les plafonds de paiement et de retraits peuvent ĂȘtre bas, surtout avec les comptes gratuits.

Le compte est entiĂšrement gĂ©rĂ© via une application dĂ©diĂ©e avec un affichage immĂ©diat des dĂ©penses, ce qui permet une grande souplesse d’utilisation. Les Ă©ventuels Yens restant dans le portefeuille de devises Ă  la fin du voyage peuvent soit y ĂȘtre conservĂ©s pour un futur nouveau voyage, soit ĂȘtre convertis en Euros.

Ainsi, nous pouvons recommander d’utiliser le paiement par carte au Japon lĂ  oĂč c'est possible, tout en gardant Ă  l’esprit quelques contraintes qui s’appliquent quel que soit le type de banque Ă©mettrice :

  • toutes ont des plafonds de retrait et de paiements sur une pĂ©riode plus ou moins courte ;
  • des frais s’appliquent systĂ©matiquement lors d’un retrait d’argent liquide au distributeur (commission du gestionnaire du DAB).

Au Japon, le paiement par carte sans contact existe, mais il est frĂ©quent que les cartes Ă©trangĂšres ne soient pas compatibles avec les terminaux des commerçants. Il vous sera ainsi souvent demandĂ© d’utiliser votre code PIN.

Le choix du type de carte bancaire dĂ©pend du style de vie et des habitudes de chacun et est donc une question individuelle. De notre point de vue, l’usage d’une carte de nĂ©o-banque peut ĂȘtre avantageux financiĂšrement et complĂ©mentaire de celui d’une carte de banque conventionnelle.

Un compte de nĂ©o-banque peut aussi ĂȘtre pratique pour un sĂ©jour plus long dans le cadre d’un visa, comme un PVT ou un visa Ă©tudiant, et permet aux expatriĂ©s de pouvoir conserver un compte en Euros.

Aperçu des logos des moyens de paiements acceptés au distributeur automatique de boissons

Autres moyens de paiement

2 autres types de moyens de paiement existent au Japon, mais s’avĂšrent moins accessibles au simple touristes : les portefeuilles Ă©lectroniques et les applis de paiement.

Le portefeuille Ă©lectronique (aussi appelĂ© wallet en anglais) est un moyen de paiement dĂ©matĂ©rialisĂ© exploitant la technologie NFC du smartphone. Son utilisation consiste Ă  enregistrer ses moyens de paiement (carte Visa ou Mastercard, Suica
) dans le "wallet" avant de partir au Japon, et d’utiliser le smartphone comme une carte sans contact pour payer, retirer de l’argent ou prendre les transports. Les principaux portefeuilles Ă©lectroniques fonctionnant au Japon sont Apple Pay et Google Pay.

Néanmoins, il est recommandé de toujours avoir un moyen de paiement physique sur soi (cash ou autre carte) :

  • au cas oĂč le sans contact NFC ne fonctionne pas : il peut arriver que le terminal du commerçant soit incompatible par exemple ;
  • ou en cas de dĂ©faillance de la batterie du smartphone !

Enfin, attention, les paiements par portefeuille Ă©lectronique peuvent ĂȘtre soumis aux mĂȘme frais qu’une carte bancaire physique lors d’une utilisation au Japon.

Les applis de paiement japonaises sont extrĂȘmement nombreuses et leur multitude reflĂšte la complexitĂ© du systĂšme bancaire japonais, trĂšs compartimentĂ©. Elles offrent des services similaires aux portefeuilles Ă©lectroniques, puisqu’on peut y enregistrer une carte bancaire japonaise, et on peut aussi alimenter un compte soit par virement soit par dĂ©pĂŽt d'espĂšces au konbini. Chez le commerçant, l’appli est utilisĂ©e pour scanner ou gĂ©nĂ©rer un QR code qui sera utilisĂ© pour payer sans contact avec son smartphone. Les plus connues sont PayPay, R Pay (de la sociĂ©tĂ© Rakuten) ou AU Pay (LinePay ne fonctionne plus au Japon depuis le 30 avril 2025).

Toutefois, malgrĂ© leur aspect pratique, elles restent inaccessibles aux simples touristes car leur utilisation requiert au minimum un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone portable japonais, voire une preuve de rĂ©sidence au Japon. Elles restent plĂ©biscitĂ©es par les Japonais pour leur praticitĂ© et la possibilitĂ© de cumuler des points de fidĂ©litĂ© ou du cashback. Elles permettent aux Ă©trangers rĂ©sidant au Japon de disposer de moyens de paiement supplĂ©mentaires quand il leur est difficile d’obtenir une carte de crĂ©dit ou de dĂ©bit.

En conclusion, l’idĂ©al est de disposer de 3 moyens de paiement principaux lors d’un voyage au Japon : l’argent liquide, une carte Suica / Icoca et une carte bancaire. Cette combinaison permet Ă  la fois plus de sĂ©curitĂ© en ne concentrant pas tout son budget sur un seul moyen de paiement, mais offre aussi une plus grande adaptabilitĂ© en fonction des endroits visitĂ©s.

Mis à jour le 11 décembre 2025