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PVT Japon : comment obtenir le visa Vacances-Travail

Working-Holidays pour partir vivre et travailler 1 an au Japon

⏱ 12 minutes

PVT est le sigle pour "Programme Vacances-Travail" qui est un visa spécifique conclu entre deux pays. Le PVT entre la France et le Japon autorise tout adulte de moins de 31 ans à séjourner jusqu'à un an sur le territoire nippon pour le visiter et/ou y travailler. Son nom original en anglais est "Working-Holiday Visa" (WHV).

Le visa Vacances-Travail permet de passer jusqu'à un an consécutif à l'étranger pour y voyager et travailler, aux ressortissants de deux pays partenaires :

  • La France a signé ce type d'accords bilatéraux avec quinze pays : Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Corée du Sud, Hong-Kong, Japon, Mexique, Nouvelle-Zélande, Russie, Singapour, Taïwan et Uruguay.
  • Quant au Japon, quinze nationalités peuvent y prétendre : Allemagne, Australie, Autriche, Canada, Corée, Danemark, France, Hong-Kong, Irlande, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pologne, Portugal, Royaume-Uni et Taiwan, .

Le partenariat entre la France et le Japon remonte au 8 janvier 1999 et depuis l'année suivante et sa mise en place effective, de nombreux jeunes Français se rendent un an sur l'archipel, alors que des Japonais font de même sur le territoire français. En 2018, ils étaient 1.360 Français à l'obtenir pour le Japon. Ce chiffre, en hausse quasi constante depuis les débuts, s'approche du quota maximum de 1.500 par an.
On reste toutefois loin des poids lourds mondiaux : sur 47.000 Français partis en PVT en 2018, 25.000 sont allés en Australie, 10.000 en Nouvelle-Zélande et 8.000 au Canada.

Ce visa est connu sous différents noms : généralement "Programme (ou Permis) Vacances-Travail" (PVT) ou en anglais "Working-Holiday Visa" (WHV). Pour ceux qui souhaitent rester dans un pays étranger plus longtemps que les trois mois autorisés par le passeport, le PVT est idéal : gratuit et relativement simple à obtenir pour peu que le demandeur soit rigoureux.

À noter que les visas Vacances-Travail disposent de quotas de délivrance chaque année, généralement quelques milliers tout au plus. Toutefois, alors que pour d'autres pays comme le Canada, ces quotas annuels sont parfois atteints en quelques heures (!), le Japon est moins couru et on ne refusera certainement pas votre demande pour cette raison. Mais l'obtention du PVT Japon n'est pas non plus si facile que pour l'Australie et sa validation quasi automatique en ligne, voici donc tout ce qu'il faut savoir pour mettre toutes les chances de votre côté.

📋 Conditions d'obtention et d'utilisation

Pour prétendre au visa Vacances-Travail, il vous faut remplir les conditions suivantes au moment de la demande :

  • avoir entre 18 et 30 ans inclus (soit jusqu’à la veille des 31 ans) ;
  • être en bonne santé ;
  • ne pas être accompagné(e) d’enfants ou de personnes à charge ;
  • posséder un passeport valide jusqu'à la date maximum du retour ;
  • accepter de se soumettre aux termes de l’accord bilatéral ;
  • avoir acheté au moins un billet d'avion ✈️ aller, accompagné si possible d'un retour à date modifiable ;
  • justifier d’au minimum 3.100€ de liquidités sur son compte bancaire au moment de la demande (si vous possédez un billet d'avion aller-retour de six mois minimum avec retour modifiable) ou 4.500€ sans billet.

Il faut savoir en outre que le PVT est non prolongeable et non renouvelable : vous pouvez l’obtenir une fois seulement, soyez donc sûr(e) de votre choix au moment d’en faire la demande. En revanche, vous pouvez obtenir plusieurs PVT pour différents pays concernés. Notez également qu’il n’est pas possible de travailler dans le milieu du jeu ou de la nuit (par exemple : salles d’arcade, pachinko, bars, boîtes de nuit) avec ce visa.

Nous vous suggérons de faire votre demande de visa Vacances-Travail uniquement si vous avez déjà voyagé au Japon. De plus, comme il s’agira certainement d’une expérience de plusieurs mois à un an, il est fortement conseillé de planifier son séjour avec beaucoup de sérieux, d’avoir des connaissances et amis sur place en cas de besoin, et de réfléchir concrètement à la question de la rémunération au Japon (à moins d’avoir de quoi vivre un an sans travailler, car le budget nécessaire pour la vie au Japon peut vite grimper). N’oubliez pas non plus que même s’il s’agit en partie d’un visa de tourisme, il empêche l’accès au Japan Rail Pass.

Il est bien sûr possible de partir en PVT sans parler japonais, mais nombreux sont les déçus sur place qui doivent rentrer en catastrophe parce qu'ils n'avaient pas prévu et/ou calculé sérieusement leur séjour. Soyez donc le (la) plus réaliste et organisé(e) possible dans votre planification.

📁 Votre dossier de candidature

Pour les Français qui souhaitent obtenir un visa Vacances-Travail pour le Japon, voici les documents (originaux et édités / validés deux mois plus tôt au maximum) à fournir au moment de la demande :

  • une demande de visa (formulaire / modèle) à compléter et à signer par le (la) requérant(e) ;
  • une photographie d’identité officielle (réalisée par exemple en Photomaton agréé) ;
  • un passeport français valide jusqu'à la date maximum du retour + une photocopie ;
  • un justificatif de domicile à votre nom dans le cas où l'adresse sur le passeport ne correspond plus à votre adresse actuelle ;
  • un curriculum vitae / CV (formulaire) à jour de vos formations, compétences et expériences professionnelles ;
  • une lettre de motivation expliquant les raisons pour lesquelles le (la) requérant(e) souhaite séjourner au Japon, sur papier format A4 ;
  • un programme de séjour (formulaire) rédigé en français pour l’année complète ainsi que la description des activités rémunérées que le (la) requérant(e) souhaite exercer au Japon ;
  • un certificat médical attestant la bonne santé du (de la) requérant(e) ;
  • un document bancaire certifié type relevé de compte, justifiant des ressources financières nécessaires (voir plus haut) ;
  • une enveloppe timbrée à la valeur d’un envoi recommandé pour la réponse.

Votre demande doit être déposée auprès d'un des quatre organismes officiels habilités : la section consulaire de l’Ambassade du Japon à Paris, ou les Consulats du Japon à Marseille, à Lyon et à Strasbourg. Vous devez impérativement vous y présenter vous-même ; la démarche n'est pas possible par courrier ni procuration. À Paris par exemple, la demande ne peut être faite que du lundi au vendredi entre 9:30 et midi, sans rendez-vous.

Le délai de réponse (positive ou négative) pour l’obtention du PVT varie selon l'organisme : il peut être de quelques jours à quelques semaines. Le cas échéant, vous recevez alors votre visa dans la foulée, ou alors vous devrez aller le chercher au Consulat. Vous avez alors un an pour partir, à compter de la date d’émission du visa, puis un an maximum sur place à compter de votre départ.

🦠 Written pledge et entreprise garante : les spécificités Coronavirus en 2020 et 2021

Depuis le 20 mars 2020, à cause de la crise sanitaire du coronavirus 🦠 et la fermeture des frontières, les demandes de PVT étaient suspendues. Le visa vacances-travail, réservé aux 18~30 ans et qui permet de voyager et travailler au Japon pendant 1 an, peut de nouveau être demandé depuis le 27 octobre de la même année.

Toutefois, en plus des conditions classiques à remplir (notamment financières), la demande de PVT doit temporairement être accompagnée d'un 誓約書 seiyakusho (ou "written pledge" en anglais), littéralement "engagement écrit". Il s'agit d'une lettre de sponsoring fournie par une structure d'accueil, par exemple : famille d’accueil, employeur, association, école de langue…
Cette structure endosse l'entière responsabilité du respect des mesures sanitaires mises en place au Japon en vue d'éviter la propagation du Covid-19. Leur contrevenue équivaudrait à :

  • une expulsion du Japon pour le détenteur du PVT,
  • et l'impossibilité pour le sponsor de fournir de nouveaux seiyakusho.

Ces informations ont été confirmées auprès de nos contacts du service consulaire à l'Ambassade du Japon en France, qui n'a pas encore l'autorisation de l'indiquer sur sa page officielle.

Attention : si vous avez obtenu un PVT peu avant la fermeture des frontières du début de printemps 🌸, celui-ci n'est plus valable puisqu'il manque le seiyakusho.

Fin novembre 2021, après plus de 10 mois de refermeture, la demande de visa PVT est à nouveau possible mais à condition d'avoir une entreprise sponsor qui se porte garante pour vous (comme pour le Canada dans l'ère post-Covid).

👍 Conseils pour obtenir votre PVT sans refus

Premier conseil et sans doute le plus important : ne mentez pas et plus largement, n'idéalisez pas ! Ainsi, évitez absolument d'enjoliver votre CV et ne décrivez un programme fantasmatique ou irréalisable. N'oubliez pas que l'Ambassade ou le Consulat peuvent conserver un historique de vos demandes ; ils pourront donc comparer toutes vos tentatives avec celles échouées ou refusées préalablement. Et n'essayez pas de changer d'organisme pour présenter votre demande : chaque région dépend géographiquement de l'un d'eux (détaillée sur cette carte) et en essayant d'outrepasser les règles, votre dossier se verrait immédiatement rejeté.

Soyez donc cohérent(e) et transparent(e) dans la constitution de votre dossier PVT. Pour cela, réfléchissez à la pertinence de votre demande. La lettre de motivation et peut-être plus encore le programme de séjour nécessitent que vous soyez concret(e). Faites preuve de concision sans oublier de détailler votre demande pour ne pas y laisser de trous béants ou de points d'interrogation. Sur le programme justement, certains choix semblent régulièrement coincer, par exemple le wwoofing pour une longue période (plus de quelques semaines), la place dans une école ou une université (pour cela, il y a le visa étudiant), ou encore le déséquilibre vacances / travail.

Concernant la somme à rassembler, notez bien que les montants demandés sont un minimum. D'abord, car sur place les ressources s'épuisent souvent plus vite que prévu, mais aussi parce que trouver un emploi n'est pas forcément chose aisée. Si vous pouvez justifier de bien plus que les seuils nécessaires, ce sera un point fort. Dans tous les cas, évitez par exemple d'avoir pile 3.101€ ou de vous faire prêter la somme manquante juste pour la demande ; cela se retournerait probablement contre vous. Le fait d'avoir déjà voyagé au Japon doit non seulement être indiqué, mais cela vous permettra de mieux vous projeter dans votre demande.

Soyez également précis(e) et réaliste à propos des sources de rémunération prévues au Japon, notamment sur :

  • la manière dont vous allez chercher un emploi (par exemple Hello Work ou JAWHM) ;
  • le nombre d'heures travaillées par semaine ;
  • ou encore le salaire prévu en Yens.

En outre, le travail ne doit pas être l'alpha et l'oméga de votre PVT, sinon on vous dirigera plutôt vers un visa de travail. N'essayez donc pas de prédire des durées de travail trop longues car celui-ci doit venir en complément et en soutien de la découverte touristique et culturelle du pays. Quoi qu'il en soit, citez systématiquement vos sources, les lieux, sites et autres établissements concernés.

La langue japonaise est un plus certain. Si vous maîtrisez les kana et quelques mots de vocabulaire ou mieux, que vous avez en poche un diplôme de japonais ou un JLPT, vous augmenterez largement vos chances. Mais puisque vous vous exprimez en français dans votre demande, commencez par avoir un style agréable à lire et sans fautes d'orthographe ou de syntaxe.

Étonnamment, l'assurance de voyage n'est pas obligatoire pour obtenir un visa Vacances-Travail. Toutefois, elle constitue un avantage non négligeable pour votre dossier et bien au-delà de cela, elle couvrira tout ou partie des frais d'imprévus très élevés au Japon. Il existe plusieurs compagnies d'assurance et différents produits au domaine d'intervention plus ou moins vaste ; nous suggérons AVI International et son assurance Working Holiday PVT au tarif de 32 € par mois dès 2 mois de voyage. Elle offre des garanties haut-de-gamme sans aucune franchise dont :

  • Les frais médicaux jusqu’à 1 000 000 € à l’étranger (dont 3 mois dans le pays d’origine en cas de retour anticipé définitif)
  • Les frais dentaires jusqu’à 500 €
  • Les frais d’optique jusqu’à 400 €
  • Les frais de grossesse à hauteur de 3 500€ TTC maximum
  • La couverture des activités professionnelles, manuelles ou agricoles sans surcoût
  • Une indemnité journalière en cas d’hospitalisation
  • Les frais de transport de l’assuré en cas de rapatriement médical ou de retour d’urgence
  • Les frais de transport et de séjour d’un proche en cas d’hospitalisation de l’assuré, de 70€ par jour jusqu’à 2 000 €
  • Une assurance responsabilité civile
  • Les frais de prolongation de séjour pour le compagnon de voyage de 75€ par jour jusqu’à 525 €
  • Les frais de recherche et de sauvetage jusqu’à 20 000 € et l’avance de caution pénale et l’assistance juridique jusqu’à 10 000 €
  • Des services d’assistance exclusifs : un conseil médical par texto dans sa langue, une prise en charge directe sur simple appel, une carte avec les informations d’assistance depuis le wallet.

Enfin, cela paraît peut-être abusif pour certains, mais le PVT reste une candidature. Donc comme tout "recruteur", votre interlocuteur a la possibilité d'entrer vos prénom+nom dans un moteur de recherche pour regarder ce qu'on peut y trouver. S'il ou elle tombe sur une page Facebook ou autre, contenant des photos de vous dans des situations peu avantageuses, cela risque de se retourner contre vous.

Dernière petite remarque : ne pas avoir un casier judiciaire vierge peut être un sérieux handicap pour votre demande. Les Japonais ne rigolent pas du tout avec cela.

🇯🇵 Une fois au Japon

Ça y est, vous avez obtenu votre visa V-T, félicitations ! Vous êtes donc maintenant sur l'archipel pour une année maximum.

La première chose à faire est de vous inscrire en tant que visiteur étranger au bureau d'immigration le plus proche de votre lieu de résidence ; vous obtiendrez alors votre resident card (carte de résident). Mais il y a de fortes chances pour que dès votre sortie de l'avion, au passage de la douane 🛂, on vous l'ait déjà fournie. À noter que l'alien registration card n'est plus utilisée au Japon depuis juillet 2012.

Sachez également qu'avec le PVT, vous n'aurez pas à payer d'impôts au Japon : ils seront directement prélevés à la source par vos employeurs.

Si vous déménagez, n'oubliez pas de vous rendre une nouvelle fois dans un des bureaux d'immigration pour indiquer votre nouvelle adresse et mettre à jour votre carte. Vous avez deux semaines pour effectuer cette démarche.

Enfin, si vous souhaitez prolonger votre séjour au Japon au terme de votre PVT, vous devrez passer par un autre type de visa. Quoi qu'il en soit, vous serez obligé(e) de quitter le territoire japonais pour effectuer votre demande.

Mis à jour le 22 novembre 2023 -