Yushima Tenmangu

Le sanctuaire fut fondé en 458 pour honorer Ameno Tajikarao no Mikoto, divinité shintoïste favorisant l’agriculture et qui aurait contribuer à extirper la déesse Amaterasu de sa grotte, rendant ainsi la lumière solaire au monde. Plus tard, en 1355, fut ajouté Sugawara no Michizane (845-903), grand homme de lettres japonais, mort en exil à Kyushu. Déifié sous le nom de Tenjin, il veille sur les études et l’apprentissage, et aujourd’hui encore il reçoit les prières de bon nombre d’étudiants désireux de réussite.

Le sanctuaire est disposé sur une colline, au cœur d’une zone résidentielle, et bénéficie de deux accès :

• une des entrées du Yushima Tenmangu ouvre sur Kasuga-dori, par une porte relativement discrète et quelques marches ;
• l'autre entrée, proche de la station de métro Yushima, est accessible par la rue Gakumon no Michi (le "chemin des études") grâce à deux grands escaliers bordés d’innombrables pruniers (ou abricotiers du Japon). Les marches conduisent à un torii ⛩️ de béton qui marque l’enceinte sacrée.

L’apparence actuelle du bâtiment principal date de 1478. Son style élégant, conciliant avec délicatesse des détails richement ornés à une architecture sobre en bois de cèdre japonais, a été préservé lors de la dernière reconstruction rituelle, en 1995. Un joli pont de bois relie cet édifice aux bureaux du sanctuaire.

Le culte vivace de Tenjin

Près du pavillon principal se dresse littéralement un mur d’ema. Ces plaquettes votives, sur lesquelles on a écrit un vœu ou une prière, sont accrochées sur un présentoir afin que leur message parvienne au kami, la divinité destinataire. À Yushima Tenman-gu, elles sont si nombreuses que leur superposition atteint le mètre d’épaisseur et atteste de la popularité de Tenjin, protecteur de la réussite scolaire.

Autre élément important du sanctuaire, la sculpture d’un bœuf, animal qu’affectionnait particulièrement Michizane, et messager de Tenjin. Sa tête a été polie par les mains des visiteurs qui le caressent dans l’espoir de la guérison d’une maladie.

L'authenticité d'un populaire festival de ume

Les pruniers de tous types disséminés au gré de multiples petits espaces verts confèrent un charme unique au sanctuaire, en particulier lors de leur floraison en février. Les lieux se parent alors de teintes exceptionnelles de blanc, de rose clair et rose foncé, attirant les visiteurs en nombre pour profiter du traditionnel Ume matsuri, le festival des pruniers.

Il est possible de se restaurer sur place en journée, grâce aux nombreux stands de nourriture qui offrent toutes sortes de spécialités : takoyaki (boulettes de poulpe), okonomiyaki (omelette au chou), brochettes, karaage (poulet frit). Avec un peu de chance, on peut assister à un mariage shintoïste, à de petites représentations de théâtre japonais ou, le week-end, à des concerts de musique traditionnelle. L’ambiance décontractée du quartier populaire d'Ueno, où se trouve le sanctuaire, rejaillit également sur les matsuri qui y sont organisés.

À noter que le sanctuaire a accueilli en 2019 le festival de l’umeshu, une foire dédiée à l’alcool de prune, boisson très populaire au Japon, proche du vin de prune, au goût fruité, très sucré et titrant entre 8 et 15 degrés.

En novembre, le sanctuaire accueille également un autre évènement floral avec l'exposition de quelques 2.000 chrysanthèmes lors du Kiku Matsuri.

En dehors des matsuri, le Yushima Tenman-gu est plutôt calme. Il constitue une visite tranquille et agréable, car peu fréquenté par les touristes, à proximité du parc d’Ueno.