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Le Château Ambulant (analyse)

Hauru no Ugoku Shiro (Hayao Miyazaki - 2004)

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Le château ambulant est un film d'animation sorti en 2004, réalisé et produit par Hayao Miyazaki du Studio Ghibli. Adapté très librement du roman de Diana Wynne Jones, Le château de Hurle, ce long-métrage a reçu un bon accueil au Japon sans égaler les succès précédents. Il conte l'histoire de Sophie, jeune femme qui se voit maudite et vieillie, et qui croise le château mobile du jeune sorcier Hauru en prenant fuite. Afin de trouver une solution pour lever son sort, elle s'y fait embaucher comme gouvernante.

Une libre adaptation parfois mal comprise

Pendant la production du Voyage de Chihiro, le Studio Ghibli décide que leur prochain film sera l’adaptation d’un roman de Diana Wynne Jones, auteure britannique de romans fantastiques (décédée depuis, en 2011). Ce roman, c’est Le Château 🏯 de Hurle ou Howl selon les versions, publié en 1986. Aux origines du projet, la réalisation est confiée à un intervenant extérieur : Mamoru Hosoda, animateur reconnu et réalisateur jusqu’alors de deux films de la franchise Digimon.

Hosoda abandonnera le projet alors que le storyboard était pourtant avancé, officiellement suite à une mésentente sur la forme donnée au film ; on raconte toutefois que le jeune réalisateur ne s’entendait pas avec l’animateur-clé du Studio, Katsuya Kondo. On retrouvera Mamoru Hosoda aux commandes du sixième film One Piece (semble-t-il une vision allégorique de cette aventure dans lequel les « Chapeaux de Paille » affrontent des tricheurs) puis de films plus personnels : La Traversée du Temps, Summer Wars et Les Enfants Loups.

Le Château Ambulant est donc laissé en friche quelque temps avant d’être récupéré par Hayao Miyazaki en personne, début 2003. Le maître fournira sa propre version, inspirée du roman original mais qui raconte sa propre histoire, comme un patchwork de plusieurs idées moins au service d’un scénario omnipotent que la livraison de plusieurs explorations de l’existence. Au final, Le Château Ambulant est un film ardu, même aux habitués de l’univers de Miyazaki, qui semble parfois vouloir articuler différentes visions difficiles à assembler, ou encore présenter un dénouement trop convenu.

Ce neuvième long-métrage de Miyazaki reçoit un bon accueil du public japonais à sa sortie au cinéma, sans égaler toutefois celui de Chihiro mais se rapprochant de Mononoke. Au bout de quelques semaines d’exploitation, les entrées s’essoufflent à cause d’une critique globalement moins dithyrambique et peut-être surtout d’un bouche-à-oreille moins favorable. Le Studio Ghibli, qui n’avait pas fourni de dossiers de presse pour que les journalistes ne s’en inspirent pas aveuglément, arguera que Le Château Ambulant a été mal compris et critiqué pour ses choix iconoclastes. Chacun ira de son propre avis.

Cet article, désormais caduc, a servit de base de travail pour rédiger un chapitre très largement étoffé dans le livre L'œuvre de Hayao Miyazaki - Le maître de l'animation japonaise rédigé par Gael :

Mis à jour le 25 Mai 2018 -