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Totoro dans Toy Story 3 : l’apathique

Pixar / Ghibli

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On le savait depuis les bandes-annonces de février : notre cher Totoro fait une apparition dans Toy Story 3. Clin d’œil amusant mais pas vraiment inédit puisque la peluche géante, superstar au Japon, s’est déjà incrustée dans de nombreuses autres productions. Rien que chez Ghibli, on l’a vu dans Pompoko, Kiki ou Si tu tends l’oreille. On l’aperçoit aussi dans Kare Kano de Gainax, et même dans des productions étrangères comme South Park, Drawn Together ou Samurai Jack.

Dans Toy Story 3, l’hommage est un peu plus « officiel » car John Lasseter (fondateur des studios Pixar avec Steve Jobs) est visiblement un ami de longue date de Miyazaki. Il aurait d’ailleurs contribué au fonds de conservation des « forêts Totoro », et supervisé lui-même les localisations de Chihiro et Ponyo pour les États-Unis. Et sur un plan plus administratif, ce caméo est surtout rendu possible car Disney (Buena Vista) a racheté Pixar en 2006 et ce même Buena Vista possède les droits de diffusion à l’international des films Ghibli.

Sur la pellicule en revanche, le tableau est moins idyllique. J’ai trouvé l’hommage de Toy Story 3 à Totoro carrément faiblard. L’idole-bestiole est le seul jouet du film qui n’ait pas de personnalité, de voix, d’expression, d’âme en somme. Totoro est un élément du décor qui bouge à peine et ne prend pas vie une fois que les humains ont tourné le dos. Pour un clin d’œil que l’on voit quand même à plusieurs reprises dans le film (sur au moins une minute de film au total, à vue de nez), le personnage s’avère bien transparent. Il ne grogne pas, ne dort pas, est totalement « déshumanisé » de son comportement original. Dommage, surtout quand on voit le travail fourni sur le reste des nouveaux personnages.

Toy Story 3 n’en reste pas moins un bon film au demeurant, un Pixar dans le haut du panier qui sait réinventer sa filiation. Je ne l’ai pas trouvé aussi émouvant qu’on veut bien le dire et il y a, à mon goût, deux ou trois chutes de rythme dans le deuxième tiers du film. Mais les rouages fonctionnent toujours aussi bien et la gestion des protagonistes par Pixar continue d'être aussi millimétrée. On n’échappe pas au côté un peu moralisateur, comme d’habitude, mais certaines performances sont impeccables (Ken est à mourir de rire, très proche du Prince Charming de Shrek).

Dommage pour Totoro, mais cela reste quand même un caméo bonus amusant, et qui confirme la légitimité de Ghibli sur le territoire américain qui accueille sauf erreur une version Blu-Ray de Totoro cette année. Certains n’hésiteront pas à parler d’ « enterrer la hache de guerre » suite au « pâles copies » du Roi Léo (Le Roi Lion) et de Nadia (Atlantis)… Je n’irai pas jusque là !

Mis à jour le 06 février 2020