"Les Kanji dans la tête" : un vrai retour d'expérience ?

4 réponses

Bonjour,

Je voudrais un vrai retour d'expérience sur l'utilisation du fameux "Les Kanji dans la tête" de Maniette. En effet, je vois beaucoup de témoignage, notamment de youtubers, mais ce sont presque toujours des gens qui sont en train de l'utiliser, pas des gens qui ont véritablement achevé d'apprendre les kanji (avec toutes les prononciations).

Quelqu'un a-t-il atteint ce stade ? Quelqu'un a-t-il vraiment appris les kanji pour de vrai ? À quel point ce livre vous a-t-il aidé ?

L'argument "ça se vend très bien" n'est pas valide selon moi. Ça ne serait pas la première fois qu'une bonne réputation est basée sur du vent.

Mais ce livre m'intéresse vraiment beaucoup :-)

Merci pour votre aide !

Par Gerceval Publié le 19 avril 2022
Question intéressante ?
4,17/5 (12 votes)
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Les 4 réponses à la question posée

20 avril 2022
00:16

Bonjour,

Si cela peut vous aider à vous faire une idée, je peux vous raconter mon expérience avec cet ouvrage, même si je n'ai pas atteint le stade que vous décrivez.

Je vais probablement répéter une bonne partie de ce qu'ont pu vous énoncer les influenceurs, mais avant tout, Maniette précise bien, il me semble, que le livre a pour vocation "uniquement" l'apprentissage des kanji sémantiquement parlant, mais en omettant volontairement les prononciations : c'est-à-dire qu'en parcourant le livre, vous apprendrez à reconnaître les kanji, à les tracer, et à déterminer leur sens primaire, ce sans les confondre.

Libre au lecteur, dans un même temps ou par la suite, de poursuivre l'apprentissage, en approfondissant avec les lectures, et le vocabulaire qui s'ensuit ; Maniette préconise plutôt cet apprentissage dans un second temps, et de se focaliser d'abord sur l'ouvrage.

Ce qui peut définitivement convaincre d'approfondir les kanji avec la méthode proposée par Yves Maniette, c'est notamment cet aspect peu conventionnel, d'associer un amoncellement de "composants" et de "sésames" pour recréer une inoubliable histoire personnelle ; le kanji se dessine de lui-même ensuite. C'est assez bluffant de prime abord, et encourageant, car à la portée de tous, tout en "respectant la nature du cerveau humain", comme le souligne Maniette.

En outre, il incite son lectorat à commencer par l'apprentissage des kanji, avant même de se plonger dans le vocabulaire, la grammaire ou la conjugaison du japonais, cela afin de gagner un temps considérable par la suite : il fait l'analogie entre des débutants en langue japonaise chinois, et les autres. Les chinois ont cet avantage de connaître les kanji, leur sens et leur tracé, dans leur langue maternelle, lorsqu'ils débarquent dans le japonais, et n'ont de fait plus besoin d'apprendre cet aspect (ne leur reste "que" les lectures). A bon entendeur, même s'il est tout à fait possible de combiner les deux apprentissages (c'est ainsi que les japonais apprennent leur langue).

Par ailleurs, même après avoir achevé la lecture des kanjis dans la tête, il reste un chemin certain à parcourir (on peut par exemple s'attaquer aux jinmeiyō kanji), et on ne peut pas se revendiquer comme un "pro des kanji", disons plutôt que l'on en ressort avec un "avantage" : notre cerveau ne cherche plus à déchiffrer à tout prix, il connaît dorénavant les caractères rencontrés (exactement comme lorsque les kana japonais sont acquis), l'effort est donc "moindre" à la reconnaissance : on ne peut pas encore employer le mot "lecture", car vous ne saurez pas lire les kanji avec l'ouvrage de Maniette ; mais vous aurez une idée, plus ou moins vague, de ce que peut signifier le caractère au milieu d'une phrase en japonais, pour peu qu'il ne soit pas combiné à un autre pour former un mot différent, bien que l'évidence parfois soit cinglante... e.g. 電車 - でんしゃ - train. On reconnaît les caractères, dont les mots-clés sont respectivement "électricité" et "véhicule" au sein de l'ouvrage.

Malgré ça, la méthode, bien que pouvant paraître miraculeuse, demande un investissement régulier, et une assiduité sur le long terme : si vous avez effectivement, comme l'indique Maniette, 100% de votre temps à consacrer à cet apprentissage, alors le contenu de l'ouvrage sera vôtre "en quelques semaines". En ce qui me concerne, la lecture m'a pris plusieurs années. On ajoutera que Maniette martèle bien cet aspect, clamant qu'il vaut mieux prendre son temps, revenir sur les kanji bloquants et peaufiner les histoires jusqu'à leur paroxysme (plutôt que de viser la rapidité à tout prix) : ce n'est qu'à ce moment-là que le kanji sera inscrit durablement dans la mémoire.

En complément, prenez également en considération que des révisions s'imposent, naturellement, et demandent parfois plus de temps que l'apprentissage en lui-même avec cet ouvrage : c'est le bon moment de renforcer le contenu des histoires inventées des kanji qui vous poseront problème, de bien insister sur les "composants" et les "sésames", dans l'optique de s'en détacher à terme, ou plutôt de les automatiser : vous voyez/pensez à un "mot-clé", vous vous remémorez, ou non, intuitivement ses "composants" et ses "sésames", l'histoire vous revient suffisamment pour vous confirmer la présence de l'ensemble de ces derniers, puis le kanji est tracé, comme par enchantement... Ceci est une vulgarisation du processus décrit par Maniette dans son préambule, mais c'est ce type de gymnastique cérébrale que vous permettra de parfaire la méthode.

Pour les révisions, Maniette recommande dans son ouvrage la conception de flashcard manuscrites : je vous laisse imaginer la pile que cela peut représenter, ne serait-ce qu'une fois la 500ème conçue (rappelons que la dernière édition de l'ouvrage comporte 2223 entrées). Si vous préférez, vous avez des équivalents informatisés comme Anki par exemple, avec des decks déjà assemblés si besoin (même si la constitution du deck par ses propres moyens est préconisée, permettant au passage la révision). J'apprécie l'application Kakugo également.

Pour vous faire une idée définitive, je ne peux que vous conseiller d'essayer la méthode, au moins sur les premiers chapitres, et de voir si celle-ci correspond à vos attentes en matière d'apprentissage, vous serez ainsi fixé, surtout si l'ouvrage vous intéresse à première vue. Vous trouverez un extrait de lecture en ligne sur le site de Yves Maniette (maniettedotfr), ou ailleurs sur la toile... La bibliothèque peut être un bon compromis, pour confirmer l'investissement ou non.

Je m'en retourne à mes révisions sur ce ;-)

Meilleure réponse à la question posée

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4,59/5 (27 votes)
21 avril 2022
13:05

Bonjour,

Je suis assez d'accord avec BALLA.

J'apprends le japonnais en autodidacte depuis bientôt 2 ans et j'ai commencé à utiliser la méthode maniette depuis 1 an (j'utilisais uniquement les kana avant).
A titre personnelle, je trouve cette méthode TRES pratique, mais attention, elle ne sert qu'à "connaitre" les kanji.

Les kanji peuvent ensuite s'apprendre en contexte. Je vous donne un exemple :

J'apprends les Kanji grâce à la mnémotechnique proposée par maniette. Imaginons que j'apprends le kanji 水. Le sens que lui donne le maniette est "eau".
J'utilise l'application Todai pour lire le journal en japonnais (pour les débutants). Je croise le mot 水 avec comme lecture みず. Ok ! Je regarde le contexte et je comprends que ce Kanji peut directement être associé à cette lecture.
Je continue de lire et je tombe sur un autre mot que je connais すいじゅん (qui veut dire niveau d'eau) avec les kanjis 水準. Ici je me rends compte que le kanii 水 peut donc avoir une autre lecture : すい. Et voilà, j'ai appris différents moyen d'utiliser un kanji (bon après cela demande beaucoup de temps et de répétition).

C'est vrai aussi que les significations de maniette ne sont toujours pas très précise. Si je reprends le mot 水準. Il faut savoir que le second kanji 準 est transcrit par "demi" (de l'eau et une dinde + une aiguille => l'histoire nous raconte que pour une DEMI-finale, un sportif prend une collation et se pique). Si cette proposition est correcte pour des mots comme 準決勝, il nous faudra un peu de flexibilité pour comprendre qu'on peut associer à ce kanji la notion de niveau. Cependant, même dans ce cas de figure, le maniette reste très pratique pour retenir ce kanj.

Par ailleurs il est important de noter que cette méthode réclame énormément de temps (donc exit l'idée de comprendre tout les kanji en 1 semaine). Donc même avec maniette, les kanji c'est beaucoup de travail (même si cela reste pour moi la meilleure méthode en terme d'efficacité).

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4,20/5 (10 votes)
AntoineOsaka
17 janvier 2024
01:33

D'après mon expérience, le gros défaut des KDLT, c'est que ça apprend les kanji sans la prononciation ou les mots. Le temps d'acquérir un peu de vocabulaire, de la grammaire et la prononciation, j'ai oublié 50% de KDLT. Si c'était à refaire je ne ferai pas KDLT ou bien avec prononciation et des mots courants pour chaque kanji.

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/5 ( vote)
Antoine F
13 mars 2024
02:37

Bonjour,
je peux donner un retour d'expérience sur la méthode. j'avais déjà fait un tour des 600 premiers kanjis il y qq années et je m'étais empressé de les oublier.
Mi-juillet dernier je me suis relancé sérieusement en utilisant l'application Anki dans laquelle j'ai chargé le package des Kanji dans la tête (j'ai également le livre que j'aime bien consulter de temps en temps et qui sert à corriger qq bug de numérisation).
Nous sommes en mars, et en l'espace de 8 mois j'en suis à 1800 kanji, je devrais les avoir tous vus à la mi avril. L'application est indispensable car elle évite les flashcard et surtout elle vous fait les révisions avec un espacement avant de vous remontrer les carte en fonction de votre facilité à la reconnaitre. Je l'ai paramétrée pour apprendre chaque jour 7 nouvelles cartes, on peut jouer avec ce paramètre pour ajuster le temps de révision et apprentissage par jour. Chaque jour l'application me propose environ 100 cartes à réviser (entre 80 et 120) en plus des 14 à apprendre (7 cartes qui ont 2 faces, des fois il nous montre le kanji et des fois c'est la définition) . Cela équivaut à 45 minutes de révision/apprentissage par jour (je n'ai pas raté un seul jour depuis juillet).
A partir de mi avril je n'aurai plus de nouvelles carte à apprendre et le temps de révision quotidien devrait chuter assez vite mais je compte continuer d'utiliser l'application plusieurs années pour entretenir tous les kanji en mémoire, mais les révisions devraient tomber à 2-3 minutes par jour.
J'ai 50 ans et je n'ai pas une mémoire particulièrement forte, un plus jeune pourrait sans doute y mettre qq mois de moins à effort égal.
Je constate que cette connaissance des kanji commence à m'aider beaucoup pour le reste de l'apprentissage du japonais par d'autres méthodes.
La méthode ne vise pas à connaitre la prononciation et il faut vraiment réserver celà dans un second temps, c'est ce qui fait que l'apprentissage peut être rapide et que tout va devenir beaucoup plus simple après.
Je conseille de commencer avec peut être 4 kanji par jours pour voir combien de temps de révision ça prend par jour. Si vous jugez que vous êtes capable de maintenir un rythme un peu plus intense alors vous en ajoutez une, et ainsi de suite.
Un dernier élément, j'ai régulièrement modifié des explications dans les flashcard pour mieux m'en souvenir car je trouvais que certaines explication étaient assez médiocres, c'est un autre atout que l'application Anki permet.
En conclusion, la méthode est très puissante à condition d'avoir la volonté et la discipline d'y consacrer du temps chaque jour.

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