Le visa japonais de spécialiste en sciences humaines

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Le Japon est un pays très exigeant quand il s'agit d'y vivre et d'y travailler. Il faut remplir un certain nombre de conditions obligatoires qui permettront aux services de l'immigration et à l’ambassade d'avoir confiance en la personne qui veut mettre les pieds dans l'archipel sur le long terme.

Il existe un certain nombre de catégories du visa travail. Une de ces catégories est ce que les anglophones appellent humanities, généralement traduit par lettres ou sciences sociales / humaines. Ce visa destiné aux spécialistes qui travaillent dans un domaine de ces champs. C'est le visa de travail le plus large qui existe pour travailler au Japon car il permet au demandeur d'exercer dans des domaines différents sous son égide.

Un professeur de français faisant une demande de visa d'enseignement se verra "enfermé" dans cet emploi et ne pourra pas se reconvertir s'il le souhaite. Grâce au visa humanities, il aura la possibilité de changer de travail tout en restant dans ce large domaine de compétences. Ainsi, il pourra passer de l'enseignement à la traduction, la sociologie, etc.

Attention, le sésame ne permet pas d'exercer la profession de journaliste ou de travailler dans la recherche scientifique, ces deux statuts ayant chacun leur propre visa.

Processus d'obtention

Comme pour n'importe quel autre visa, un niveau d'études minimum est requis afin de l'obtenir, ainsi qu'une expérience professionnelle de plusieurs années au moins. Ici, le niveau plancher de Licence est requis (bien qu'être en possession d'un Master soit fortement apprécié) complété par trois à cinq années d'expérience. Si le demandeur n'a pas de diplôme dans le domaine qu'il souhaite intégrer au Japon, il doit alors justifier d'au moins dix ans d'expérience afin d'obtenir le visa.

Le processus d'obtention est le même que pour n'importe quelle demande de visa travail. Il faut obtenir une promesse d'emploi fournie par l'entreprise visée, puisque c'est elle qui va s'occuper de lancer les procédures. En effet, aucune demande de visa travail au Japon ne peut être effectuée par le demandeur seul ; l'ambassade ou les services de l'immigration ont besoin de savoir que le demandeur a un contrat avec une entreprise et qu'il va gagner assez d'argent pour vivre dans le pays. L'entreprise remplit et envoie alors un certificat d'éligibilité au demandeur qui doit le remettre :

  • soit à son ambassade s'il est en France au moment de sa demande,
  • ou au bureau de l'immigration s'il se trouve déjà au Japon.

Il suffit ensuite de suivre les différentes étapes indiquées. Le délai de réponse peut alors prendre jusqu'à deux mois et il faut savoir se montrer patient, organisé et attaché aux détails. En effet, il sera demandé de se renseigner vis-à-vis des taxes, du niveau de vie dans la ville concernée, et le désir du demandeur à rester ensuite sur place. La volonté et la motivation, l'endurance dont fait preuve le demandeur afin d'obtenir le visa sont aussi remarquées et peuvent être un plus pour convaincre les autorités de son souhait.

Il est aussi possible de changer son visa actuel vers le humanities, sans pour autant devoir quitter le pays. Il faut alors suivre un processus relativement proche de celui pour l'obtention simple, en remplissant un formulaire de demande de changement et en apportant la documentation demandée. Ici aussi, la période d'attente peut s'avérer relativement longue (jusqu'à un mois). Une carte sera envoyée par courrier, il faudra l'apporter au bureau de l'immigration, faire annuler l'ancien visa et valider le nouveau. Le prix du changement s'élève à 4.000¥ (~24,77€) en timbre fiscal.

Quoiqu'il arrive, il ne faut pas paniquer face à ce qui semble être une montagne à franchir pour obtenir ce sésame qui permettra de rester vivre et travailler au Japon. Chaque étape est importante et ne doit pas être négligée, quitte à passer plusieurs nuits blanches un dictionnaire japonais-français à la main pour déchiffrer chaque mot. Le temps passé à bien effectuer chaque étape et la patience qu'elles demandent seront naturellement récompensés une fois le visa en poche.

Mis à jour le 26 août 2016 -