Chrétiens au Japon

4 réponses

Il existe une minorité significative de chrétiens au Japon.
Est-elle localisée ? ou dispersée dans tout l'archipel ?
Provient-elle d'une implantation de missionnaires ?
Entraîne-t-elle une autre manière de vivre ou de penser ?

Par modou Publié le 04 janvier 2013 Thématiques associées :
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Les 4 réponses à la question posée

Ruzgfpegk
04 janvier 2013
15:58

Je ne sais pas si ça donne un élément de réponse mais pour Noël, des Chrétiens Japonais avaient pris position à certains gros croisements de Tokyo avec des pancartes jaunes fluo pour "prêcher la bonne parole" dans leur mégaphone. Ils étaient même plus actifs que les adeptes du Falun Dong qui se contentaient (de ce que j'ai vu) de distribuer des tracts.

Après, si ça venait d'un courant isolé ou si c'était plus global, là...

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A. Naunim
04 janvier 2013
16:37

J'ai un ami prêtre initialement à Tokyo et maintenant à Hakodate, missionnaire pour les missions étrangères de Paris. A priori les chrétiens japonais sont répartis dans tout l'archipel et sont à peu près 5%. Cela entraine une petite modification du mode de vie à savoir qu'ils passent à une religion monothéiste mais ils continuent à prier dans les temples et déposent des offrandes sur les autels car ils considèrent que cela s'adresse à des esprits et non à des dieux. J'ai assisté à une messe chrétienne au Japon, c'était très intéressant ;)

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E_sent
04 janvier 2013
19:10

Historiquement les Chrétiens sont arrivés en même temps que les européens au XVI siècle durant une période d'ouverture du Japon. Les comptoirs des commerçants européens se trouvaient notamment sur l'île de Kyûshû, les plus présents étants les néerlandais. Le shôgunat Tokugawa (1600-1868) fait se replier le pays sur lui même, ce qui se traduit par la fin des expéditions commerciales ou militaires outre mer, mais aussi par l'interdiction de tout voyage à l'étranger ou de toute arrivée non autorisée. Ce repli s'est notamment fait à cause de la volonté trop affichée des européens d'étendre leur zone d'influence via la religion et le système économique.

Pour précision nous sommes alors à l'époque Edo et quelques dates traduisent bien ce repli :
- 1614 : édit shôgunal interdisant le christianisme et expulsant les missionnaires
- 1639 : expulsion des derniers européens (les portugais), excepté les néerlandais.
- 1641 : les néerlandais sont cantonnés à Dejima (îlot du port de Nagasaki)

Les chrétiens d'alors, pourchassés par le pouvoir central, se sont cachés dans les îles éloignées mais aussi dans les péninsules reculées au nord ouest de Kyûshû jusqu'au milieu du XIXe siècle. En tant que minorités, il existait une discrimination que l'on peut qualifier de forte.
Leurs descendants (les burakumin) sont environ 3 millions aujourd'hui.

J'espère que cela peut en éclairer certains. Cela peut toutefois appeler à des précisions ou ajouts. Mes sources viennent principalement du dernier livre de Philippe Pelletier publié en mars 2012, "la fascination du Japon - idées reçues sur l'archipel japonais". Docteur en géographie et diplômé en Langue et Civilisation japonaises, il a résidé plus de 8 ans au Japon et enseigne maintenant à Lyon 2 et Sciences Po Lyon. Il conseille beaucoup d'ouvrage pour aller plus loin et ceux qu'il a écrit me paraissent plus que sérieux, je vais sûrement remonter sa bibliographie petit à petit.

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modou
12 janvier 2013
21:54

Merci beaucoup pour toutes ces infos ! Je suis surprise. je note le livre de Ph. Pelletier.

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