uncharted-2

Uncharted 2 : le test

Among Thieves

⏱ 3 minutes

La réputation de Naughty Dog n’est plus à faire. Connue pour son travail délirant sur Crash Bandicoot à l’époque de la génération PlayStation, l’équipe a ensuite imaginé l’univers de Jak and Daxter. Un peu plus futuriste, mais toujours aussi fantasque, la série a fait les beaux jours de la PS2 le temps de quelques épisodes. Puis, fidèle au japonais, le chien malicieux a accompagné la sortie de la PS3 avec Uncharted, un titre de plate-formes / aventure / tir un peu sorti de nulle part. Malgré un humour toujours présent, quoi que plus ironique, la nouvelle licence a pu surprendre par son attaque plus franche et réaliste de l’aventure, à mi-chemin entre Lara Croft et Indiana Jones.

Il n’en ressortait pas moins un bon jeu, solide quoi que classique, où l’on sentait que l’équipe tâtait son nouveau moteur de jeu, mais installait des bases très prometteuses. Et à la hauteur de nos attentes, la suite ne se moque pas des joueurs. Clairement à l’aise avec le développement, Naughty Dog a pu se lâcher sur l’écriture et le game design de ce qui devient désormais une référence du jeu vidéo 🎮 d'action-aventure : Uncharted 2. On retrouve donc avec plaisir Nathan Drake, accompagné d’Elena, Sully et d’une petite nouvelle, Chloe, version brune un peu plus aguicheuse de la poule aventurière (pas le « last year’s model », comme s’en amuse le jeu).

En fait, Uncharted 2 est le premier, en mieux. En beaucoup mieux. Là où son petit frère était un ado un peu timide mais prometteur, le 2 se montre sous les traits d’un beau jeune homme solide sur ses appuis, charmeur et qui raconte bien les histoires. Toute la mécanique de jeu est huilée à la quasi perfection, pour une aventure hors du commun de part en part. Le titre cherche, avec succès, à atténuer la limitation entre cinématique et partie jouable. Du coup, on a vraiment l’impression de vivre un blockbuster de l'intérieur et certaines séquences, comme celle de l’hélicoptère 🚁 vue en bande annonce, sont absolument hallucinantes. Le contrepoids, c’est une relative linéarité, mais elle est atténuée avec un tel talent de narration qu’on la remarque à peine. Cette narration plus mature est également plus inspirée : toujours très cynique malgré un fil rouge très grand public et quelques raccourcis faciles (Nate, le héros jamais fatigué… mais c’est ce qui fait aussi son charme).

Très impressionnant, Uncharted 2 l’est également sur la continuité de son intensité : il n’y a pas de chute de rythme, mais plutôt un dosage très habile des différentes séquences et une expérience organique qui ne connaît pas de coupure. Là où le 1 gonflait en yoyo, le 2 touche au grandiose en prévenant les demandes du joueur pour mieux le tenir en haleine. Du coup, bien qu’un peu plus long que sa préquelle, Uncharted 2 paraît diablement court. J'appelle ça un signe d’excellence. Et, en venant jouer sur les plate-bandes de Gears of War 2 avec un talent indéniable, son aventure solo autant que son multi-joueurs risquent bien de lui faire très mal.

Incontestablement, Uncharted 2 est l’un des très gros titres de 2009. Les 40 millions de $ qu'il a coûté en développement sont entièrement justifiés. Un grand bravo à Naughty Dog qui secoue enfin la PS3 avec une réussite exceptionnelle et en plus, sans onanisme. Décidément, ces gars-là font tout bien.

On se revoit dans 2 ans avec Uncharted 3 en coop ?

Mis à jour le 10 septembre 2015 -