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Kid Icarus Uprising 3DS (test)

⏱ 7 minutes

Cette fois c’est fait ! J’aurai faillit attendre, mais l’entier des jeux que j’ai adoré dans mes jeunes années sur NES a désormais eu le droit son traitement 3D. Si certains s’en sont très bien sortis, comme par exemple Super Mario, Zelda ou Metroid, d’autres, comme Sonic, Rockman ou Castlevania n’auront pas toujours su trouver grâce à mes yeux. Malgré tout, je n’ai pas pu m’empêcher de verser ma larme de joie, lorsqu’à l’E3 2010, Nintendo nous offrait ce cadeau de ressusciter un jeu que je chéris tout particulièrement, après 25 ans d’absence. Et avec Masahiro Sakurai aux commandes, je savais qu’il n’y avait pas de soucis à se faire. La qualité serait sans aucun doute au rendez-vous.

Sauf qu’avec le temps, l’orientation totalement shoot du titre a été révélée, avec une jouabilité particulière utilisant l’écran tactile, ce qui a largement eu de quoi m’inquiéter. A mes yeux, le Kid Icarus 3D aurait été quelque chose mélangeant parfaitement Mario pour ses aspects plate-forme, Zelda pour le côté exploration / donjons / gestion de l’équipement et Metroid pour la partie shoot. Une sorte de gros mix, entre ciel et terre, mais avec peut-être un accent plus prononcé sur la plate-forme. L’original, que je vous recommande d’ailleurs chaudement dans sa version 3D Classics sur 3DS, avait cette particularité d’offrir des niveaux de plate-forme verticale avec des sauts parfois millimétrés, sources de grosses sueurs froides. Voir cet aspect-là réduit à sa plus simple expression ne pouvait donc pas réellement m’enthousiasmer.

Autant dire que l’appréhension, autant que l’excitation, était grande au moment de lancer la première partie. Appréhension vite dissipée car dès les premières secondes, je me sentais rajeunir, perdre 25 ans d’un coup et regarder ce qui se passe à l’écran avec les yeux qui brillent et un immense sourire jusqu’au oreilles. Oui, Kid Icarus tel que je l’ai connu est mort, mais ça n’empêche pas cet Uprising de montrer tout le respect qu’il lui doit, au travers de nombreuses références, d’une mise à jour graphique fidèle aux origines et d’une somptueuse réorchestration des thèmes originaux. Sans parler des dialogues entre Pit, Palutena et les différents protagonistes qui vous accompagnent tout au long des niveaux et qui ne manquent définitivement pas d’humour, ni de clins d’oeil. J’aurais pensé cet aspect-là plutôt lourd à l’usage, mais au final, il apporte un réel plus à l’ambiance générale du titre. Et puis il y a cet effet 3D, juste saisissant dans les phases de vol, renforçant l’immersion totale dans cette Grèce antique totalement déjantée.

Tout n’est toutefois pas parfait et il est clair que la jouabilité est un réel problème. Je suis droitier, mais je n’ai aucune peine à imaginer le calvaire d’un gaucher pour jouer à ce jeu. Les utilisations des boutons conjointement à l’écran tactile ne se sont jamais montrées très efficaces sur DS, et c’est une nouvelle fois un exemple de fausse bonne idée que nous fournit ce Kid Icarus. Certes, utiliser l’écran tactile pour viser permet une plus grande rapidité de déplacement du réticule et une visée largement plus précise, absolument nécessaire pour le côté intense du jeu. Toutefois, quand on a de grandes paluches comme les miennes, difficile de ne pas être victime de crampes ou autres sensations inconfortables lors d’une partie. Et ce n’est pas le socle fourni avec qui résoudra le problème. Chacun doit dès lors trouver sa position de confort, avec ou sans accessoires d’appui, avec ou sans extension de la 3DS pour améliorer son ergonomie. On finit heureusement par la trouver et à partir de là, ce n’est plus que du plaisir.

Les niveaux s’enchaînent de manière frénétique et comme à son habitude, Sakurai n’a pas lésiné sur le contenu. De nombreux défis sont à débloquer et chaque niveau peut être joué avec un niveau d’intensité différent, en misant des coeurs. Couplé au système intelligent de fusion d’armes et de gestion des dons, Kid Icarus s’impose comme un de ces jeux dont on en a largement pour son argent. Et si ça ne suffisait pas, il y a également un mode multi-joueur, fonctionnant suffisamment bien pour faire, sans aucun doute, un grand nombre d’adeptes. Je suis par contre moins convaincu de l’intérêt des cartes à réalité augmentée. Un petit bonus sympathique, mais si Nintendo est bien décidé à vendre des cartes, il faudra en faire un peu plus que des petites animations de combats entre deux cartes.

Au final, même si ce n’est pas du tout ce que j’avais commandé, je reste totalement séduit par ce Kid Icarus Uprising. En choisissant cette orientation, Nintendo et Project Sora auraient pu s’aliéner un public qui attendait un nouveau Kid Icarus depuis plus de 20 ans. Et je ne doute d’ailleurs pas qu’il ne fera pas l’unanimité. Mais quand on voit le soin et l’ambition mis dans la réalisation (surtout la bande originale), le contenu pléthorique et l’utilisation adéquate de la 3D, on ne peut pas rester insensible. Reste malgré tout le point délicat de la jouabilité, qui passera ou cassera selon les individus. En ce qui me concerne, je prends mon pied avec un jeu à la fois frais, original dans sa mise en scène et en même temps si familier. Bravo pour ce grand retour et comme on ne peut qu’être insatiable après 25 ans de jeûne, j’espère de tout coeur revoir Pit prochainement sur Wii U. Vous ne trouvez pas que le pad tablette s’y prêterait bien ?

L'avis de Gael

Kid Icarus Uprising est clairement l'une des grosses cartouches de ce premier semestre 2012 sur 3DS. Le jeu a été présenté de longue date ; j'ai d'ailleurs pu le tester dès mon premier test de la console en février 2011. Le retour de Pit se fait dans les mains du studio Project Sora, et d'ailleurs Masahiro Sakurai, son game designer vedette, nous l'avait déjà réinitié dans le dernier Super Smash Bros.

Kid Icarus Uprising est une grosse cartouche pour Nintendo, d'abord parce qu'il s'agit d'une nouvelle licence pour beaucoup de jeunes joueurs qui ne le connaissaient pas sur NES. Ensuite parce que techniquement, il est l'un des plus beaux jeux de la 3DS avec le récent Resident Evil Revelations. Sur beaucoup de plans, le titre montre une grande ambition, et celle-ci s'avère d'excellente facture, notamment en ce qui concerne la durée de vie et la narration directement dans le jeu.

Je reste toutefois un peu circonspect sur le gameplay, comme indiqué dans mon premier essai de ce Kid Icarus. Qu'importe le socle livré avec pour poser la console, dès que l'on dépasse quelques minutes d'action, cette utilisation commune du pouce et de l'index gauches (respectivement pour se déplacer et tirer) s'avère inélégante et fait mal à la main. Notons également un travail inégal sur la précision lors du jeu au sol, qui rend certains passages délicats voire brouillons. C'est un défaut qui m'a étonné venant de Nintendo, qui habitue généralement ses joueurs à des critères confort très élevés.

Que cela ne vous empêche pas d'alimenter votre 3DS avec cet impressionnant Kid Icarus Uprising, mais je vous conseille tout de même de l'essayer avant de l'acheter.

Mis à jour le 14 septembre 2015 -