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Assassin's Creed III (test)

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Ça y est, il est enfin là : le supposé dernier volet d'une série qui nous tient en haleine depuis ce premier Assassin's Creed débarqué en 2007. Après quatre épisodes parfois tirés en longueur, mais surtout cette fin haletante d'AC Revelations, on attendait Assassin's Creed III comme l'épisode qui allait enfin donner une conclusion à cette saga évènement de l'ère PS360.

Bon, un gros quelque chose me dit qu'on n'a pas encore vu le terme des sorties d'assassins, mais cet AC3 devait sonner comme un check-point majeur : le dernier Noël des consoles HD de Sony et Microsoft concorde avec cette acmé scénaristique de la fin du monde. Et si WatchDogs s'inscrit déjà dans une belle filiation NTIC chez Ubisoft, la guerre des Assassins contre les Templiers atteint au moins la fin d'un arc... pour l'instant.

Évidemment, je ne raconterai rien de la (décevante) fin d'Assassin's Creed 3 ; pour cela, il y aura mon traditionnel article dédié d'analyse et de décryptage. Souhaitons plutôt la bienvenue à Connor, nouveau protagoniste de la seconde moitié du XVIIIe en Amérique du nord. Et à la clé scénaristique, une réflexion sur la compatibilité entre ordre et liberté. Dommage que le personnage soit un peu moins creusé que ses prédécesseurs. Véritable tentative de séduction d'un de ses plus gros marchés, cet épisode a été une fois de plus beaucoup montré. Pour garder mon expérience intacte, je n'aurai en tout et pour tout visionné que deux bandes-annonces : celle de présentation au printemps 🌸, et celle du lancement il y a quelques jours.

C'est donc avec un œil totalement neuf que j'ai débuté Assassin's Creed III. Du coup, j'ai été surpris par cette introduction relativement longue, dont je ne dévoilerai rien. En dépit de son twist intéressant, ce prologue présage plutôt correctement de ce qui nous attend dans le jeu, et notamment cette narration très elliptique (qui laisse évidemment la place marketing à des DLC). Globalement, j'ai été moins séduit par cet épisode que par les précédents. Certes, la période de la guerre d'indépendance américaine résonne moins chez moi et j'ai eu du mal à retrouver l'identité si particulière de la série Assassin's Creed. Le jeu rappelle parfois un mélange déshumanisé entre Skyrim, Fable et Red Dead Redemption. Certaines palettes de couleurs rappellent trop l'Unreal Engine et rentrent dans le rang de bon nombre de productions actuelles.

Il faut dire que le moteur utilisé par Ubisoft est vieillissant, et nos chères consoles actuelles sont clairement à bout de souffle. On n'évite donc pas des ralentissements plutôt fréquents, et surtout une quantité de bugs pénibles (malgré une navigation affinée). À l'étroit sur les supports actuels, le titre n'a clairement plus les moyens de ses ambitions pourtant démesurées. Car AC n'a jamais été aussi riche, aussi vaste, aussi complet et donc aussi long, que ce soit en solo ou en multi. On jouera certes encore et toujours les mêmes missions, sans beaucoup de surprise, et même parfois dans une linéarité confondante. Mais l'ensemble est traité avec une certaine minutie, et quelques ajouts bienvenus, qui fait que la série évite assez habilement sa propre trahison... jusqu'à ce final pour le moins destabilisant.

Assassin's Creed 3 est-il l'épisode de trop ? Ses deux prédécesseurs l'étaient sans doute déjà, plongeant celui-ci à deux doigts de la redite de gameplay. Mais la saga plonge désormais dans la case "poule aux œufs d'or" déculpabilisée (DLC, microtransactions en multijoueurs) et je suis pas certain que les fans de la première heure acceptent encore, au bout de cinq épisodes, de continuer à se faire prendre pour des vaches à lait tout juste bons à alimenter l'exploitation de licence. Champ du cygne d'Assassin's Creed sur PS3 et Xbox 360, on attend désormais une vraie coupure et un renouveau de la série, s'il devait arriver, sur les consoles de prochaine génération.

Il va bien falloir, au risque sinon de voir l'image de la série se dégrader jusqu'à un point de non-retour.

Mis à jour le 15 septembre 2015 -