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Classe Premium Economy sur les vols France-Japon : le confort abordable

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À moins que vous n’optiez pour la solution exotique du Transsibérien, les longs vols vers le Japon sont quasiment la première et la dernière étapes obligées d’un voyage sur l’archipel. Au plus court en direct depuis la France, le trajet peut prendre entre dix et onze heures si la rotation de la Terre et les vents sont favorables. La moyenne se situant plutôt autour de douze à treize heures de vol, sans compter les roulages, raison de plus pour essayer de passer un moment pas trop désagréable dans les fameux jumbos.

Nous l’avons déjà précisé ici : nous faisons partie de ceux qui dorment peu et mal en avion ✈️. Nous cherchons donc à améliorer l’expérience autant que possible, tout en restant dans la limite d’un budget raisonnable, c’est la raison pour laquelle nous ne choisissons plus que des vols directs lorsque nous volons vers le Japon. Elles sont trois compagnies seulement à effectuer cette liaison entre Paris et Tokyo :

En novembre 2012, nous avons saisi l’opportunité de voler en A380, toujours en classe économique mais au pont supérieur. Notre article de compte-rendu vous l’expliquait : le confort apporté se joue principalement sur trois points liés à la construction récente de l'appareil : le bruit plus étouffé, l’éclairage d’ambiance et les coffres de rangement. Malheureusement, AirFrance avait stoppé cette possibilité en 2013 - une fois de plus à vrai dire, la première étant après le tsunami de mars 2011. La (re-)reprise du gros Airbus semble désormais actée, ainsi que l’ajout d’une nouvelle liaison quotidienne vers Haneda, en plus des Boeing qui volent toujours vers le Japon.

Intimité, espace et petites attentions

La création de la cabine Premium Economy, une classe intermédiaire entre l’économique et l’affaires (business), s’explique par le nivellement par le bas des sièges réservés sur de nombreuses compagnies, créant une forme d’échelle inversée. Ainsi, AirFrance ne consacre plus que quatre sièges à sa Première dans les avions qui la proposent encore. Car depuis la crise financière, beaucoup de compagnies aériennes rognent sur cette classe très élitiste à laquelle les potentiels concernés semblent de plus en plus préférer les jets privés, aux tarifs pas forcément beaucoup plus élevés selon le nombre de voyageurs, et d'un luxe encore largement supérieur.

La Premium Economy vient donc stopper l’hémorragie des quelques sièges business qui glissaient vers l’éco, permettant dans le même temps d’offrir une montée en gamme mesurée à des passagers plus modestes.

Cette nouvelle classe se compose de vingt-quatre sièges seulement, créant une cabine tout à fait cosy de seulement quelques mètres de long, séparée par des rideaux à l’avant et à l'arrière. Répartie en trois rangées de 2-4-2, ses allées sont donc plus excentrées qu’en classe économique, oubliant par là même le coffrage extérieur. Heureusement, les rangements supérieurs s’avèrent très logeables.

Ce qui séduit en premier lieu est naturellement la configuration du siège : avec 40% d’espace en plus et un baquet coqué, il offre une vraie bulle d’air sans toutefois aller jusqu’au cocon de l’Affaires. L’intervalle entre les rangées, avec deux hublots, permet à une personne d’1m80 de s’étendre de tout son long sans chercher les extérieurs, cogner ses tibias, déborder sur l'allée ou chercher la position la moins inconfortable pour le dos. Sans tutoyer l’horizontale, la position allongée s’avère nettement plus agréable.

Avec ce siège viennent d’autres agréments de confort : un écran plus large (environ 25 cm), un repose-pieds, une tablette qui se dédouble pour augmenter sa profondeur, des accoudoirs dignes de ce nom, une liseuse, un vide-poches ou encore une prise électrique individuelle. Une foule de petites attentions sont également distillées tout au long du vol selon les compagnies.

À l'aéroport également, le gain de qualité est sensible. En plus des bagages supplémentaires autorisés, portant le total à 2 x 23kg en soute et deux en cabine, les coupe-files (SkyPriority) évitent l'attente parfois interminable à l'enregistrement ou l'embarquement. Théoriquement, les bagages sont également livrés en priorité après l'atterrissage, mais c'est moins vrai à Charles de Gaulle (dont n'importe quelle compagnie reste évidemment tributaire)...

Goûter à la Premium Economy signifie un confort sensiblement accru auquel il va être difficile de renoncer par la suite. Ce n’est qu’en traversant à nouveau les allées de la classe éco pour se dégourdir les jambes que l’on mesure à nouveau la claque "boîte à sardines" que nous avons déjà abordée. En avion, on paye principalement l'espace occupé ; ce n’est somme toute que logique.

Avis sur les compagnies testées

Air France

Il nous a été proposé en 2014 un surclassement vers cette classe récente. Nous apprêtant à passer près de quatorze heures dans le Boeing 777-200 concerné, nous avons évidemment choisi d’accepter l’offre. À titre indicatif, là où un aller-retour Air France en direct coûte de 800€ à 1.000€ en classe éco, 3 à 4.000€ en affaires et souvent plus de 8.000€ en première, il faut compter environ 1.500 à 2.000€ pour obtenir son siège en premium. Comme pour les deux plus hautes de la gamme, les promotions s’avèrent toutefois bien plus rares, donc cette offre se positionnait correctement.

Parmi les attentions fournies, on notera une petite bouteille d’Évian et un cornet de douceurs sucrées, ainsi qu’une trousse qui contient sur-chaussettes, bouchons d’oreille, cache-yeux, brosse à dents et son mini-dentfrice, et enfin des bonnettes pour le casque Sennheiser fixé au siège. Dommage en revanche que les mousses des sièges restent relativement dures, mais le matériel testé souffrait peut-être tout simplement de sa récence.

Profitons-en au passage pour noter une amélioration très nette de la qualité du personnel Air France ces dernières années, probablement depuis la restructuration initiée en 2012 : plus disponible, aimable, souriant et très à l’écoute que ce soit au sol, sur Internet 📶 et peut-être encore plus à bord.

Japan Airlines

Empruntée en 2016, la cabine Premium Eco chez JAL (intitulée "JAL SKY PREMIUM") s'avère très proche de la version Air France dans son architecture. Excellente surprise sur la mousse des sièges qui s'avère beaucoup plus confortable, avec un repose-pieds de hauteur variable. Les attentions y sont évidemment tout aussi nombreuses.

On soulignera en plus de la compagnie française le service très nippon d'un oshibori, un casque déporté de bonne facture, ainsi que des chaussons et un chausse-pieds ! Évidemment, les personnels japonais sont les maîtres du service.

Le tarif en classe Premium chez Japan Airlines reste relativement élevé (il n'est pas rare qu'il atteigne 2.000€ sur les vols directs), mais en contrepartie les promotions s'avèrent plus fréquentes et permettent d'atteindre un prix d'appel aux alentours de 1.200€.

Mis à jour le 09 septembre 2020 -