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RahXephon

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Bones. Ceux-là sont vraiment capables du meilleur comme du pire. Je vous laisse choisir : Angelic Layer, Wolf’s Rain, Cowboy Bebop Tengoku no Tobira, ou encore Hagane no Renkinjutsushi. Et au milieu de tout ça, en 2002, apparaît RahXephon. D’abord qualifié de sous-Evangelion, il est graduellement adopté par les amateurs du milieu, qui lui trouveront parfois même des qualités plus marquantes qu’à l’Eva culte. Verdict.

Le studio Bones s’y connaît en animation. Donc, de ce côté-là, RXn n’a pas de souci à se faire. L’esthétique est belle et cohérente. Les couleurs explosent, les plans imposent le respect et le mecha design possède un sacré style. Les personnages, eux, bénéficient d’un traitement un peu plus réaliste que dans beaucoup de productions à bases de pupilles de la taille d’une crêpe, même si l’on retrouve toujours nombre de codes communs au genre japanimé. Le tout est emmené par une bande sonore emphatique et très importante. Bref, de ce côté-là, du tout bon.

C’est donc dans son script, et dans la manière dont l’animé va distiller les informations et dénouer les liens, que RXn pourra ou non se démarquer. Au début, il ne se passe pas grand-chose. L’univers n’a rien d’exceptionnel, mais il possède ce petit on-ne-sait-quoi d’attirant qui nous encourage à poursuivre le visionnage. En revanche, le déroulement reprend beaucoup de codes inspirés par les séries de mechas. Exemple redondant : le langage incompréhensible crié avec horreur au cours des combats, id est quelque chose comme « alpha Y03 avance de 06 à 08, une vitesse racine de 456 ! Kono mama de… masaka ! ».

Bien vite, l’on comprend le tollé créé par la ressemblance avec Shinseiki Evangelion. RXn raconte ni plus ni moins qu’une histoire d’adolescents schizophrènes et de gros robots plus ou moins organiques. Dans le panel de protagonistes, un défilé de belles plantes, parmi lesquelles la femme forte mais amoureuse, la jeune femme douce et mystérieuse, l’adolescente rebelle, le garçon manqué, la manipulatrice avec des sentiments, etc. Quant aux mâles du groupe, ils n’ont que peu de caractéristiques inédites : le grand manitou réflexif, le docteur qui en sait plus que les autres, le jeune homme androgyne et respectueux, etc.

Même dans son environnement, RXn semble reprendre presque trait pour trait l’univers d’Eva : la NERV devient TERRA, les shitô des Dolems, et les Evas des Xephons. L’on retrouve globalement des réactions similaires, et jusqu’aux musiques épiques basées sur des cuivres lors des combats. Toutefois, la politique, les passés troubles et leurs flash-back sporadiques, les triangles amoureux prennent peu à peu place dans une intrigue de plus en plus intéressante. Le classique et le manichéisme disparaissent au profit d’une histoire complexe et intelligente, moins fouillée mais moins absconse que celle de son éternel concurrent. N’abusant pas de références parfois trop éloignées, notamment au christianisme, l’animé devient ainsi moins confus qu’Eva.

RahXephon se conclut sur un final très réussi, et relativement peu philosophique (écartons l'Interlude - A Prelude : Kansôkyoku - Kanojo to Kanojo Jishin to). Bien qu’il souffre tout le long d’une comparaison avec son prédécesseur, et n’atteint pas un statut aussi culte, il constitue une alternative intéressante à ce genre de scénarii.

Un petit point supplémentaire pour parler du film RahXephon. Tagen Hensôkyoku déroule, en un peu moins de deux heures, un résumé plutôt fidèle des vingt-six épisodes animés. D’une qualité technique pas franchement meilleure, et dans un format resté en 4/3, il agit assez comme une piqûre de rappel. Ainsi, je préfère le voir comme un film efficace à voir au lieu de se manger la dizaine d’heures que dure la série, plutôt que comme un ajout plus redondant que complémentaire. Pour les grands fans de la série originelle, toutefois, il constitue un petit bonus toujours bon à prendre, d’autant qu’il offre un point de vue sinon inédit, au moins original sur la fin de l’histoire.

Mis à jour le 09 septembre 2015 -