Rayman

Rayman 2 : The Great Escape

Test Dreamcast

⏱ 6 minutes

C'est avec, je l'avoue, quelques a priori que j'ai commencé ma première partie de Rayman DC. Ayant particulièrement apprécié sa préquelle, ce sentiment venait peut-être d'une certaine peur de perte de l'esprit du jeu lors du passage à la 3D. Rassurez-vous, fans de la première heure, non seulement Rayman 2 conserve la "patte" de son prédécesseur, mais il se paye de surcroît le luxe de l'agrémenter superbement d'une pléiade de bonnes idées. Verdict approfondi.

Première constatation excitante : l'univers de Rayman n'a rien perdu de sa superbe en 3D. Les niveaux, en très grand nombre, se révèlent dès le début de l'aventure absolument magnifiques. De nombreux lieux seront traversés, et tous ont profité du même soin, quelque soit le thème des niveaux parcourus. Forêt, lave, fonds sous-marins, bâtiments pirates... chacun dispose de caractéristiques propres. Mais tous vous ôteront, je pense, un petit "ouah..." d'émerveillement. La qualité de la réalisation repose pleinement sur quelques facteurs principaux, dont la propreté générale, la stabilité du moteur de jeu, et le nombre de détails impressionnant dans les décors. Certes, les lieux parcourus ne sont pas toujours vastes, au contraire par exemple de Super Mario 64 où les mondes, énormes, sont en général formés d'un seul bloc. Mais force est de constater que la plupart des niveaux de Rayman offrent une qualité de textures absolument excellente.

Par ailleurs, il est intéressant de noter que les digits ainsi que la gestuelle des personnages participent d'une atmosphère enfantine, ou tout du moins d'un esprit bon-enfant. L'animation et ses nombreuses mimiques sont en parfaite adéquation avec la réalisation graphique. Chaque protagoniste possède son panel de mouvements propre, et tous ont des postures et attitudes adorables. Leurs voix digitalisées, même si elles représentent un langage propre au jeu, décrochent souvent un sourire amusé ou même charmé. De même, la musique s'accorde parfaitement avec cet état de fait. N'étant pas très présente (à la manière de Tomb Raider), elle apparaît délicatement de temps à autre, lors des actions ou moments importants, comme pour vous rappeler qu'une bande-son réussie ne rime pas forcément avec musique et bruitage fracassants. Ici, point d'agression sonore ; les instruments, percussions "naturelles", voix digits et autres sonorités flattent l'oreille et s'accordent parfaitement avec l'ensemble graphique. Rayman est un jeu calme -un "soft"- qui se laisse jouer, en proposant toutefois une aventure à hauteur des espérances des fans.

Son inspiration provient des mastodontes plate-forme / aventure 3D : Crash Bandicoot, Zelda Ocarina, et autre Super Mario 64 (of course). Crash pour ses angles de vue imposés, ou encore ses nombreuses courses sur diverses montures. N'oublions pas les courses poursuites (l'araignée, le bateau 🛥️ pirate volant, ou encore Flotch, l'un des derniers gardiens du jeu...). Zelda 64 pour l'emploi du lock face aux ennemis, ou concernant l'atmosphère de magie qui rappelle fréquemment le "Temple of Time". Mario 64, on s'en doute, qui fut et est encore (depuis Juin '96 !) la référence incontournable du genre plate-forme / recherche 3D. Rayman s'en inspire grandement, comme l'ont fait à leur époque les Jumping Flash!, Banjo - Kazooie, et autres Sonic Adventure.
Toutefois, Rayman offre une aventure propre à son univers. Point d'Electoons ou de Grand Protoon cette fois, mais c'est tout comme... Notre ami fait face à de vilains pirates évoluant sur des bateaux volants (qui a dit Eternal Arcadia ?), qui ont pris d’assaut le "monde de Rayman" en capturant par là même 1.000 petites bestioles jaunes amies de Rayman. Heureusement, nombre de ses amis seront présents pour l'aider, à l'instar de la grosse peluche Globox, ainsi que sa femme Uglette et ses innombrables fils (hilarants, ces nounours bleus !), ou encore la fée Ly, qui au fur et à mesure de sa quête offre de nouveaux pouvoirs au protagoniste.

L'aventure est rythmée par la collecte de ces petits items brillant de plusieurs couleurs. Il y en a 999 (le gros méchant en ayant mangé une), et même si on en récupère une énorme majorité au premier passage, les 50 derniers sont assez durs à trouver. Ce qui constitue un bon challenge pour ceux ayant le courage d'achever l'aventure complètement. Côté mouvements, Rayman est assez bien loti en regard des jeux du genre, mais fait plutôt pâle figure face aux blockbusters Nintendo et Rare. En effet, on a vite fait le tour des pouvoirs et mouvements du protagoniste. De plus, ses capacités se révèlent moins "évolutives" que dans la préquelle. Pourquoi Ly n'apparaît-elle que deux, trois fois dans le jeu ? Pour attaquer, notre personnage ne dispose que d'un seul pouvoir (même si on peut se concentrer pour balancer un "super pouvoir"). De fait, les combats se révèlent très vite beaucoup trop répétitifs ; on passe sont temps à éviter les pouvoirs ennemis en balançant les siens (et ce, même si le "lock" est bien utilisé - merci Link !). D'ailleurs, il n'y a pas une grande variété d'ennemis, et ils attaquent tous de la même manière. Dommage...

Par ailleurs, les caméras sont plutôt bien gérées, ce qui n'est pas toujours le cas dans un jeu de plate-forme en 3D. Pourtant, lorsqu'on "plane" avec le pouvoir de l'hélicoptère 🚁 pour ralentir sa chute, la caméra est placée bien trop bas. De fait, on ne peut pas voir l'ombre de Rayman pour atterrir convenablement sur une plate-forme ; cela s'avère parfois assez frustrant. D'ailleurs, on peut faire pivoter la caméra à 360° autour du personnage, ainsi que la faire revenir derrière lui (avec le même bouton que le lock - une fois encore, l'inspiration Ocarina est là). Mais pourquoi ne pas pouvoir modifier l'angle de vue en hauteur ? Cela aurait été parfois bien plus pratique...

Malgré ces maigres défauts qui empêchent le jeu de se hisser au rang des titres inoubliables, n'oublions pas que ce Rayman DC propose un challenge de taille. Certes, il ne résistera pas longtemps aux gros joueurs, mais force est de constater que le jeu est assez long, et d'une difficulté croissante. Il ne conviendra pas aux petits, tout comme son prédécesseur, et il ne faut pas s'arrêter au design global - Rayman n'est pas un produit pour les néophytes.
Ultime regret : pourquoi une fin aussi décevante ?

Une franche réussite, à tous les niveaux. De maigres défauts assombrissent à peine le magnifique tableau de ce Rayman 2. Il plaira à ceux qui ont apprécié le premier volet (5 ans déjà !). Mais il reste encore trop court pour les gros joueurs.

Mis à jour le 28 août 2015 -