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Nintendogs

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J’aurai quand même résisté pendant de longs mois aux assauts répétés de ces petites peluches. Je n’ai pas craqué pour la version japonaise de Nintendogs et son Shiba qui vous implore sur l'une des jaquettes, comme si sa vie en dépendait. Je n’ai pas non plus craqué pour la version américaine, malgré l’hilarante prestation de Tina WOOD et MIYAMOTO lors de la dernière conférence E3 en date – voir la photo plus bas. Enfin, je n’ai pas (de suite) craqué devant le matraquage publicitaire européen et les demandes récurrentes de mes néophytes d’amis : « t’as pas encore acheté Nintendo-dogs ? » (sic). Mais là, quand je vois d’occasion la version que je voulais et qu’en plus, le vendeur le demande « lequel [je] veux adopter », je ne peux plus tenir. Du coup Kanpai! aussi livre, à son tour, un papier sur les chiots made in Nintendô.

Les petits bestiaux sont (presque) comme des vrais chiens. Ils se reniflent le cul, vous tirent une tronche à vous faire sortir des hurlements comme « kya~ ! » ou « kawaiiiii !! », ou ont encore besoin qu’on s’occupe d’eux à intervalles réguliers. En revanche, ils ne pissent pas sur votre beau tapis tout neuf qui arrive droit de chez Ikea, et ne demandent pas non plus qu’on les sorte un samedi pluvieux de février à huit heures du matin. Bref, ils ont tout (ou presque, j’insiste) pour vous plaire. Ma petite beagle, Waf (parce que, oui, j’ai beaucoup d’imagination), sait faire plein de choses idiotes qui ne servent à rien, comme tous les autres chiens virtuels. Je suis le dieu de cet avatar, comme le sont tous les autres joueurs de Nintendogs. Nintendô nous a donc vendu un titre prônant la liberté, mais dans lequel les balises sont à peine dissimulées.

Car la plus belle qualité de Nintendogs est aussi, et de loin, son plus énorme défaut : ce n’est pas un jeu vidéo 🎮. Tout juste un Tamagochi amélioré, plus mignon, un poil moins limité (jamais je ne dirai « plus complet ») et surtout vendu par Nintendô. Tout cela n’en fait pas nécessairement un bon soft, mais plutôt un programme relativement expérimental. En poursuivant dans cette voie, l’on pourrait classer Nintendogs comme l’archétype même du jeu DS. Mais finalement, plus on joue avec, et plus on se rend compte que celui-ci nous castre de contraintes. Les chiots ne peuvent ni grandir, ni mourir. Ils sont donc condamnés à tous se ressembler, puis à être abandonnés devant le rapide inintérêt qu’ils suscitent. Et bien plus encore que dans Animal Crossing ou toutes les déclinaisons de Sims, on a l’impression d’y avoir perdu son temps à ne rien faire.

Selon moi, la DS a beaucoup mieux à vendre qu’un bon Tamagochi qui oblige à y retourner de manière régulière. De là à ce que Nintencats sorte et que je l’achète, il n’y a qu’un pas que je franchirai sûrement. Mais si l’idée est à creuser, elle demande à ce que le concept soit exploité plus en profondeur. Les points d’interrogation au-dessus de la tête du chiot, par exemple, je les verrais plutôt lorsque l’on fait *semblant* de lancer la balle. Et j’ai juste horreur de ne pas pouvoir faire deux promenades de suite, même si c’est pour constater l’extrême fainéantise du développement 3D qui fait absolument pitié. Heureusement que les minettes ne le savent pas, lorsqu’on sort la cartouche pour les draguer...

En définitive, Nintendogs est seulement un joli coup d’essai qui a tout intérêt à être étiré pour prétendre à la vraie réussite expérimentale qui justifierait, là, un 40/40 dans le Famitsu.

Question bonus : que vient faire Bill GATES dans les divers concours du jeu ?

Mis à jour le 09 septembre 2015 -