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E3 2013 : le renouveau

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C'est reparti pour un tour. Après une édition 2012 en demi-teinte, plombée par une génération vieillissante et la spirale des itérations annuelles, l'E3 2013 s'annonçait historique. La next-gen montre enfin le bout de son nez et, avec elle, de nouvelles interrogations. Puissance de calcul, nouveaux jeux, nouveaux services, mais aussi nouvelles politiques de contrôle de l'accès au jeu, la nouvelle génération fascine autant qu'elle inquiète. Microsoft et Sony se doivent de rassurer alors que chez Nintendo, tout doit être mis en oeuvre pour sauver les meubles avant qu'il ne soit trop tard. Retour sur les conférences E3 2013 des grands du milieu du jeu vidéo 🎮.

Xbox One - Games, Games, Games après TV, TV, Kinect, Sports ?

En début d'année, je concluais un article sur cette longue génération en mettant Microsoft comme étant le mieux placé pour réussir sa transition inter-générations. Pourtant, les temps sont bien difficiles pour Microsoft. Le dévoilement de la XBox One, la gestion calamiteuse de la communication qui s'en est suivie et la politique de DRM tout simplement puante ont généré un grand sentiment de rejet au sein de la communauté des joueurs. Ils l'avaient toutefois annoncé, cette première approche devait expulser tout ce que les gens n'aiment pas d'abord pour mieux se concentrer sur les jeux à l'E3. Cela ne réparera pas les dommages réalisés sur le terrain de la réduction du sentiment de possession du consommateur sur ses jeux, mais il faut reconnaître que leur conférence E3 fut l'une de leurs plus convaincantes des ces dernières années.

Rythmée et quasiment 100% jeu, l'événement enchaîne présentations de titres en tout genre, avec une variété que l'on n'avait plus vu chez Microsoft depuis un moment. On est toutefois toujours bien ancré en Amérique et il faut pouvoir ingurgiter du dudebro shooter jusqu'à l'indigestion pour ressortir pleinement satisfait. Cependant, dans l'ensemble, Microsoft a fait une conférence solide et rassurante pour ceux qui se risqueront aux "acquisitions" de ces jeux sous conditions. Avant la Xbox One, Microsoft a tout de même rappelé l'existence de la 360, avec un nouveau design sans trop de charme et deux nouvelles exclusivités plutôt dispensables, World of Tanks et Max. Ils ont également rappelé l'arrivée prochaine de Dark Souls 2. Tout ceci vite expédié pour ouvrir les vannes du flot de jeux pour Xbox One.

Dans la masse, on retiendra bien entendu Metal Gear Solid V : The Phantom Pain en ouverture et les débuts Next-Gen prometteurs du Fox Engine, le retour en force de Killer Instinct (malheureusement en free to play), un Forza 5 qui semblait clairement très abouti, le très "Fringien" Quantum Break, dont j'espère si possible une sortie avant 2018 et les intrigants D4 et Black Tusk. Bien évidemment, le Master Chief était de la partie avec un teasing dans la veine de ce qui avait été fait pour Halo 3 et 4. Pas surprenant, mais juste de quoi rassurer les gens et faire patienter sans doute une bonne année encore.

Le traitre de l'événement, c'est Ted Price, venu présenter un nouveau jeu exclusif à la Xbox One. Après avoir vécu de longues années aux crochets de Sony et échoué misérablement dans son partenariat avec EA, le talentueux studio Insomniac revient cette fois exclusivement sur Xbox One, avec un jeu semblant plutôt fun et coloré. Espérons qu'après différents focus tests, il ne finira pas amputé de sa personnalité comme ce fut le cas du passage d'Overstrike à Fuse. On a également pu voir quelques revenants, comme Ryse et Crimson Dragon, tous deux planifiés à l'origine pour Kinect sur Xbox 360 depuis quelques années, tous deux plutôt séduisant visuellement, mais assez rétrogrades dans leurs gameplay. Ryse semble s'être passé de Kinect, et on l'en félicite. Espérons que ça sera également le cas de Crimson Dragon.

On entend de plus en plus de prises de position de développeurs indépendants allant à l'encontre de la politique de Microsoft, principalement dans le domaine de l'auto-édition. Comme pour les DRM, Microsoft n'aura pas commenté la chose, et nous laisse comme seul élément de réponse l'édition de Below, le prochain jeu de Capybara Games, les gens derrière l'excellent Superbrothers : Sword & Sworcery EP. Un peu léger, mais grosse exclusivité indépendante tout de même.

Chez les éditeurs tiers, ils ont réussi à reprendre Dead Rising. La franchise fait un parcours un peu atypique (360 -> Wii -> PS360 -> Xbox One) et à mon plus grand étonnement, si les hordes de zombies peuvent impressionner, le jeu semble plus terne, plus sérieux et bien loin du grand délire de l'époque. Sans parler des mouvements excessivement raides du héros, décidément marque de fabrique des productions Capcom. TitanFall a également retenu toute l'attention du public, pendant que je baillais, lassé de tous ces pan-pan boum boum. A n'en pas douter un jeu à potentiel pour les amateurs, mais visuellement, il ne me semblait vraiment pas abouti.

Pas beaucoup d'échecs et autres bugs dans cette conférence. Juste la démo de Battelfield 4 qui s'est faite désirer et le son de Crimson Dragon qui n'a pas été diffusé. Entre les séquences de jeux, il faut bien avouer que les exécutifs de chez Microsoft n'ont plus l'aura des J Allard et Peter Moore d'autrefois. L'attaque des clones en costard - t-shirts, avec encore et toujours le même discours rempli de mots clés types In-Game, Open World, 60fps, etc., le tout avec un ton arrogant rappelant les pires années du Sony pré-PS3.

Et à côté des jeux, nous avons également eu droit au prix de la machine. A 499$/€, ils tapent directement dans la fourchette haute de ce que j'attendais. Le Kinect fourni avec chaque console y est sans doute pour beaucoup et compte tenu des performances de la machine et de la politique vis-à-vis de l'occasion, du prêt et l'échange, il ne fallait plus grand chose à Sony pour porter le coup de grâce à son rival.

Interlude - Apple, EA et Ubisoft

Mais d'abord l'entracte, avec la séance de masturbation collective d'Apple et ses prometteurs OS X Maverick et iOS 7. Toujours plateforme de jeu sans trop l'assumer, les terminaux iOS se verront affublés d'un nouveau Game Center abandonnant l'immonde skeuomorphisme de la version actuelle. Pas encore de console à l'horizon, ni d'extension jeu à l'Apple TV, mais une prise en charge des manettes des constructeurs tiers. La firme à la pomme poursuit donc sa conquête, l'air de rien avec tout de même passablement de dégâts collatéraux chez Nintendo, Sony et, dans une moindre mesure, Microsoft.

On continue avec EA et Ubisoft, qui ont chacun à leur manière présenté leurs nouveautés. En bref, EA est resté fidèle à lui-même. Très forts et centrés sur le marché américain, il n'aura pas fallu beaucoup pour convaincre la salle. Si j'ai eu presque de la peine pour Plant vs. Zombies Garden Warfare (mais qu'ont-ils fait ?), l'ensemble était de bonne facture, un peu trop simulé pour la partie sport et peut-être un peu trop hâtive pour le Need for Speed vraiment pas transcendant, mais tout de même solide. Le teasing de Star Wars Battlefront a bien sûr fait applaudir l'assistance, mais tout ce qu'on retiendra de cette soirée c'est qu'enfin, Faith de Mirror's Edge reviendra, seulement quand elle sera prête. Souhaitons que Mademoiselle ne tarde tout de même pas trop.

Chez Ubisoft, c'est la solidité du lineup qui impressionne. Splinter Cell BlackList, Rayman Legends, The Crew, Assassin's Creed 4, Watch Dogs, et surtout le très ambitieux Tom Clancy's The Division, tous ces jeux montrent une valeur de production élevée et ont de quoi allécher n'importe quel joueur. A leurs côté, les indécrottables Lapins 🐇 Crétins et Just Dance sont aussi de la partie, afin de minimiser les risques pris ailleurs. Dans l'ensemble, Ubisoft se montre encore et toujours extrêmement fort et ambitieux.

PS4, ou comment gagner l'E3 en quelques mots

Revenons en à Sony. Pour faire court, on pourrait résumé leur conférence à ceci : "No DRM, 399$/€, Final Fantasy Versus XIII XV". Ou comment gagner l'E3 en quelques mots. Sony avait une tâche assez difficile cette année. Avec une Vita moribonde, une PS3 encore forte et une PS4 à présenter, il fallait faire des choix sur quoi montrer et comment. Les fans de la Vita sortiront forcément amers. La machine a été expédiée d'entrée de jeu, avec peu d'annonces et l'idée qu'il faudra se faire une raison. Cette machine sera un bien beau second écran pour la PS4. La PS3 a ensuite eu droit à son quart d'heure de gloire, rempli d'excellentes exclusivités dont l'imminent The Last of Us, les charmants Puppeteer et Rain, ainsi que Beyond et GT6. Malgré ses 7 ans, la machine reste forte et son catalogue de fin d'année bien plus riche en exclusivités que la concurrence.

Et ce fut au tour de la PS4, avec la tant attendue révélation du design. Visiblement, l'air de famille avec la Xbox One ne sera pas qu'à l'intérieur (pour rappel, les deux machines partagent des CPU/GPU de mêmes lignes, avec des ajustements plutôt en faveur de la PS4). Cela serait une sorte de Xbox One qui aurait méchamment pris le vent. Cette structure en diagonale surprend de prime abord, mais l'ajout de petites touches élégantes, comme le liseré bleu sur le dessus lui donne un côté pas désagréable. Comme chaque PlayStation, le design fera débat, mais je lui trouve un petit côté rappelant la PS2 pas désagréable. Par contre, elle sera massive et lourde, mais moins que sa cousine de chez Microsoft.

Dans l'ensemble, le flots de jeux, et surtout de nouveaux jeux, n'aura pas été autant fort que chez Microsoft. D'ailleurs, le discours sur la PS4 a commencé avec la visite d'un exécutif de Sony Pictures, venu rendre une visite de bon voisinage, en proposant l'un des discours les plus creux, succession banale de termes marketing génériques, qu'il m'ait été donné d'entendre. Ensuite les 4 jeux déjà connus, Knack, Drive Club, Killzone et inFamous (malheureusement repoussé au 1er trimestre 2014) ont bien entendu été remontrés. La liste des exclusivités internes s'est complétée par The Order 1886, nouvelle production intrigante de ReadyAtDawn et Sony Santa Monica Studios. Les indépendants ont par contre eu droit à leur chapitre, avec un rappel des règles d'auto-publication sur PS4 et toute une série de jeux qui feront leurs débuts d'abord dans le monde PlayStation. Si tous ces jeux ne semblaient pas parfaits, j'ai beaucoup aimé la mise en scène réalisée par Sony sur cette partie et le message envoyé à la communauté des développeurs indépendants. Ne reste plus qu'à ce qu'ils s'y tiennent tout au long du cycle de vie de la PS4 et à l'avenir. Quantic Dreams n'est pas venu avec jeu (quoique...), mais une démo technique, The Dark Sorcerer. La personne âgée dont on avait aperçu l'impressionnant buste en février est de retour, cette fois avec décor, effets et toute la magie next-gen, dans une mise en scène très amusante. C'était plutôt bluffant et j'espère que Quantic Dreams saura réutiliser tout ça pour un vrai jeu.

Mais là où Sony a décidé de frapper un grand coup, c'est en donnant la parole à ce cher Tetsuya Nomura. On ne l'avait plus vu depuis longtemps et autant dire qu'il avait du lourd à envoyer. Cette nuit-là, nous nous sommes retrouvés dans la situation assez cocasse de revoir un jeu déjà présenté 7 ans plus tôt, à l'aube de la PS3, faire son grand retour sur la génération suivante. Final Fantasy Versus XIII revient, sous le nom de Final Fantasy XV, coupant ainsi les ponts avec l'échec ludique que représente la Lightning Trilogy et offrant un nouveau souffle à la franchise phare de Square-Enix. Le trailer était plus que convaincant et il me tarde clairement de mettre la main dessus. Le bougre n'était toutefois pas venu qu'avec ça. Alors qu'on aurait pu s'attendre à passer à autre chose, il nous balance encore Kingdom Hearts 3. Il avait certes plus l'air d'un prototype que d'un jeu avancé, mais une fois encore, beaucoup de bonheur que de voir revenir cette franchise après un nombre incalculable de spin-off. Ces deux jeux ne seront toutefois pas exclusifs à la PS4. Final Fantasy XIV sera également disponible sur les PS3 et 4, en exclusivité consoles.

Ubisoft a également brillé lors de cette conférence, avec une présentation malheureusement pas exempte de bugs, mais tout de même convaincante d'Assassin's Creed 4. Le jeu était beau et semblait bien au-dessus d'un simple portage amélioré. Watch Dogs a également été montré dans une nouvelle démo, montrant de manière intelligente les possibilités du hack de l'environnement. Là encore, il me tarde de mettre mes mains dessus. Enfin, Bungie était là pour clôturer la session jeux, avec un Destiny à la patte graphique vraiment intéressante, mais à nouveau trop pan pan boum boum pour moi. Quand est-ce que ce média pourra-t-il réellement évoluer ?

On constate donc assez vite une offre de jeux peut-être moins étoffée, moins exclusive et plus à court terme que chez Microsoft. Sony et ses Worldwide Studios se gardent sans doute de nombreuses cartouches sous le coude. On sait qu'ils ont tendance à jouer le jeu à la Gamescom et annoncer de nouvelles choses. Le TGS serait également un terrain parfait pour le retour d'un certain Last Guardian. Toutefois, si Microsoft a gagné l'avantage du catalogue de jeu sur ces conférences, Sony a su, en quelques mots, et trois chiffres magiques, le balayer de manière magistrale. A mon plus grand étonnement, Jack Tretton s'est montré très clair sur la politique de DRM de la machine. Elle supportera l'occasion, le prêt et ne demandera pas de se connecter toutes les 24h pour continuer à jouer. En quelques points, Sony rend encore plus ridicule et inconvenante la politique de droits ébauchée par Microsoft et conquiers tous les joueurs récalcitrants. Et le coup de grâce, un prix annoncé à 399$/€, soit 100 de moins que la Xbox One, pour une machine plus performante, qui n'a pas besoin d'une caméra pour fonctionner et qui laisse la possibilité au joueur de disposer comme il l'entend de ses jeux achetés en support physique. En off, Sony signale en plus que la machine ne sera pas zonée.

Toutefois, il n'y a pas eu que de bonnes nouvelles. Après deux générations de jeu online gratuit, Sony rejoint son rival et intègre le jeu en ligne sur PS4 dans son abonnement PlayStation+. Le prix à payer pour conserver un minimum de contrôle sur la possession de ses jeux ? Ce changement sera sans doute difficile à digérer, bien que l'offre PlayStation+ disponible sur PS3, PSVita et PS4 sur un même abonnement reste un complément agréable de l'expérience PlayStation, ne serait-ce que pour la bibliothèque de jeux instantanés. Et puis ils offriront l'édition PS+ de DriveClub à tous les abonnés, soit un cadeau un peu plus intéressant que des vieilleries. Reste juste avoir ce qu'ils entendent par version PS+. Simple démo améliorée, ou jeu complet, seul l'avenir nous le dira.

Wii U, Wii U, Wii U, faisait l'ambulance...

Je n'oublie toutefois pas l'outsider Nintendo. En deux E3, ils n'ont réussi à semer que confusion autour de la Wii U. Cette confusion s'est ressentie directement sur les ventes et le catalogue famélique de jeu ne l'a pas aidé. Cette année, la situation est grave. La Wii U atteint des chiffres de ventes au moins autant médiocres que la triste PlayStation Vita. Il faut relancer la machine. Il faut des titres forts et il faut les mettre en valeur. Ce que Nintendo a décidé de faire en zappant la traditionnelle conférence pré-E3 pour la remplacer par un Nintendo Direct...

Difficile, après avoir visionné un Nintendo Direct dans des conditions pitoyables, avec un flux qui gèle à répétition car ne tenant pas la charge, de ne pas avoir Céline Dion et sa chanson du Titanic en tête. J'aimerais dire que j'exagère, j'aimerais croire que Mario Kart 8 n'arrivera pas trop tard au printemps 🌸 2014, que ce n'est pas grave que Nintendo ne soit pas capable de finir des Wii Party U et Wii Fit U dans les délais, que Super Mario 3D World n'a pas l'air d'avoir été pensé dans l'urgence, que chaque joueur a rêvé toutes les nuits d'un Wind Waker HD et que Retro Studio sur un nouveau Donkey Kong n'est pas juste un beau gâchis de ressources. J'aimerais... Mais la réalité est là. Une fois le Nintendo Direct terminé, on se rend compte que pour Noël, Nintendo aura le confus Wonderful 101, Zelda Wind Waker HD, Super Mario 3D World, Wii Party U, peut-être Donkey Kong et peut-être Wii Fit U. C'est pauvre. Oui, il y aura les jeux des éditeurs tiers, mais un Watch Dogs ou un Assassin's Creed 4 n'aura sans doute pas la même saveur sur Wii U.

Les grosses cartouches, car il y en a, sont toutes pour 2014. Smash Bros s'annonce toujours aussi génial, avec la présence, enfin, de Rockman / Megaman. Bayonetta 2 reste relativement sexy 🔞 et sera à n'en pas douter efficace. Enfin, X, de Monolith Soft est juste à tomber par terre, bien que je doute le voir en Europe en 2014. Mais pour moi, la plus grosse erreur, c'est Mario Kart 8 au printemps 2014. C'était vital pour la Wii U de l'avoir pour les fêtes et je pense qu'elle le paiera cher. A moins bien entendu d'une bonne baisse de prix et quelques éventuelles surprises d'ici la fin de l'année. Malgré tout les nuages sombres planant sur la Wii U ne se sont malheureusement pas dissipés aujourd'hui. Reste maintenant un salon et peut-être quelques surprises sur les prochains jours, mais même aux instants les plus sombres de la Gamecube, jamais je n'ai été autant inquiet pour une machine Nintendo.

Quant à la 3DS elle continue son petit bonhomme de chemin, avec un Pokémon qui, à n'en pas douter, se vendra par palettes entières. Sans parler de Zelda A Link Between Worlds qui utilise de manière intelligente la 3D pour donner une seconde jeunesse au action-RPG en vue de dessus. J'aurais toutefois apprécié une mise à jour du design de la machine, pour enfin régler les problèmes d'ergonomie du modèle actuel.

Bilan d'une édition d'exception

Après toutes ces conférences, difficile de trouver un autre vainqueur que Sony. Microsoft a maîtrisé l'offre de jeu mieux que quiconque, mais sa Xbox One est plombée par une stratégie de verrou des droits du joueur simplement scandaleuse, amplifiée par une attitude arrogante des exécutifs, son Kinect obligatoire et un prix de vente plus élevé que la concurrence, pour une machine moins performante. Nintendo revient une fois encore avec les mêmes licences, mais un contenu encore trop faible pour les fêtes de fin d'année et un prix de vente désormais trop élevé par rapport à la concurrence. A contrario, Sony a coché quasiment toutes les bonnes cases, en proposant une machine puissante, à un prix attractif, dénuée de DRM anti-consuméristes. Leur offre de jeu reste également solide et leur attitude de challenger humble, à l'écoute des joueurs et des développeurs, qu'ils soient indépendants ou gigantesques, renforce l'envie de les voir réussir. Le contraste avec 2005/2006 est tel qu'on pourrait croire à un nouvel acteur du marché. Et cette nouvelle situation génère son lot de questions. La Xbox One sera-t-elle rejetée ? La PS4 va-t-elle devenir le refuge des joueurs et réitérer le succès d'une PS2 ? Nintendo pourra-t-il inverser la tendance avec sa Wii U ? Et si les échecs de la Vita et de la Wii U n'étaient pas simplement des signes d'un changement d'attitude des consommateurs, plus intéressés par jouer sur PC / tablettes / smartphones 📱 ? En tout cas, contrairement à l'année dernière, on ne peut pas dire qu'on se soit ennuyé avec Sony et Microsoft. Nintendo réalise une performance moindre, mais a malgré tout les quelques titres qui peuvent titiller suffisamment la fibre nostalgique de leurs fans. Le renouveau est en marche et il faudra désormais voir comment vous allez réagir et écrire les réponses à toutes ces questions.

Mis à jour le 21 juin 2014 -