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Assassin's Creed d'Ubisoft

Retour sur la découverte de la série

⏱ 4 minutes

Pas facile en 2007, avec ce qu’est devenu le marché du jeu vidéo 🎮, de sortir une licence originale de qualité. Équipe réalisatrice, temps de développement, coût de la conception… Alors quand, en plus, on arrive à nous cacher une part importante du scénario jusqu’à la sortie du jeu, les financiers jouent un petit coup de poker. Heureusement, avec Assassin’s Creed, Ubisoft Montréal n’a pas fait les choses au hasard : cœur du jeu a priori très qualitatif, buzz marketing au millimètre, etc. Pour communiquer autour du produit, la désormais célèbre Jade Raymond, une productrice de charme qui aurait presque évincé le jeu en nombre de téléchargements sur Game Trailers. Et lorsqu’on nous sort, quelques jours avant la sortie du jeu, que le strabisme de Kristen Bell (Veronica Mars, et Elle de Heroes) sera de la partie, plus de doute possible : Ubi sait précisément ce qu’il fait.

Autant aborder de suite le scénario, qui a fait débat depuis que le jeu est sorti. Pour ma part, j’y ai totalement adhéré. Alors certes, il ne réinvente pas la poudre, mais le script est étonnamment bien ficelé et accrocheur. Surtout pour le jeu vidéo, média généralement abonné à un manichéisme patenté. Tout juste le twist est-il dévoilé un poil trop tôt (dès les premières minutes de jeu, à vrai dire). Mais au-delà de ça, on nous sert des personnalités intéressantes et des points de charnière scénaristiques ambigus. Pourquoi Altair tue-t-il réellement ? Sa confrérie agit-elle vraiment pour une cause noble ? Jade Raymond est-elle toujours célibataire ? (pardon) Et tout cela va encore plus loin à travers la narration parallèle, dont bien sûr je ne vous dévoilerai rien, pour ne gâcher aucun plaisir. La fin, à ce titre, dévoile son lot de surprises et de satisfaction. Pour s’investir encore plus dans le scénario, le joueur a la possibilité d’interagir pendant les cut-scenes : déplacer le personnage, la caméra, changer l’angle de vue, etc. Et tout cela est plutôt bien géré. En résumé, il y a un gros travail de mise en scène pour un rendu final plus que convaincant.

Techniquement, Assassin’s Creed met de toute façon tout le monde d’accord. Graphiquement, le jeu est exceptionnel, c’est factuel. Il y a une profondeur de champ juste hallucinante, une vie qui fourmille constamment, des ralentissements très rares et des essais de design absolument classieux. Mais ça, on le savait déjà depuis quelque temps grâce aux différentes bandes-annonces. Ce qui m’a le plus frappé, cela dit, c’est l’animation des personnages et leurs innombrables étapes. Les transitions sont juste hallucinantes entre les différents mouvements proposés, et plus encore sur les reliefs, décrochés et autres dénivelés. Pour cela, le gameplay est à peine bridé. Si les commandes sont simplifiées, la maniabilité n’en est pas non plus simpliste et le jeu ne fait pas tout à la place du joueur. Seuls les combats un peu répétitifs mettent l’accent sur une IA pas toujours optimale, mais le reste de l’aventure est si immersif, intense et plein de classe qu’on en oublie bien vite ces (petites) déceptions.

Assassin’s Creed est indéniablement une expérience marquante qui prend le meilleur de plusieurs genres pour les compiler dans une aventure épique. Il emprunte avec talent à Zelda Twilight Princess, Eternal Darkness ou encore Prince of Persia. Certains le trouvent redondant dans ses schémas d’action ; c’est un peu vrai mais ce n’est pas si gênant. Par exemple, personnellement, j’ai trouvé le jeu un peu court. En tout cas j’aurais aimé poursuivre encore l’aventure tant elle m'a scotché à la manette. Bon, le jeu ne manque pas de quêtes annexes et d’à-côtés, mais l’intensité des missions d’assassinat fait de cet Assassin un titre absolument marquant. Ubisoft ne manque décidément pas de ressources.

  • Si vous avez fini Assassin's Creed, consultez cette page qui vous dit tout sur la fin du jeu et donne des indices concernant ses futures suites (spoilers majeurs, cela va sans dire).
  • Un petit mot pour finir concernant l’édition collector du jeu. Je ne l’ai pas prise (68€ le jeu seul, c’est déjà bien suffisant), mais l’ami Fr4nz m’envoie une superbe boîte métallique qui agrémentera de belle manière mon édition normale. La photo est sur son site ;)
Mis à jour le 09 février 2021 -