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Amusement - magazine

Presse spécialisée JV

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Les dernières critiques de magazine papier que j’aie faites remontent à GameFan. À cette époque, on ne pouvait pas encore poster de commentaires ici et heureusement, vu le tollé que mes écrits avaient fait à l’époque sur feu 🔥 leur forum officiel. En me rasant le matin, j’aime à penser que je ne racontais pas que des conneries puisque GF n’a pas fait long feu et que chaque numéro de son petit frère RetroGame est renvoyé aux calendes grecques avant un accouchement difficile. Bien entendu, je ne souhaite que du bien à Vigadi (ex- Japan Culture Press, si j’ai bien compris) mais clairement, Amusement ne joue pas dans la même cour.

De quoi parle-t-on, au juste ? Amusement fait jaser sur les forums spécialisés, auprès de nerds un peu bobos, depuis déjà mai 2008, mois de sortie du premier numéro. Leur bébé est un trimestriel à 5€ qui balance du Castelbajac en couve, sert 200 pages d’actu froide sur papier glacé, de dossiers de fond sans branlette, de photos trendy et propose, en dessert, du mot-croisé sur page cartonnée. Remous dans la presse spécialisé : un magazine de jeux vidéo 🎮 qui ne plie pas aux affres du poncif vomitif news/previews/reviews, ça fait sourire ou ça dérange. Sûr que le public cible n’est pas l’ado geek aspirant otaku. Mais avec sa formule à base d’Inrocks, de Technikart et d’Écrans, comment peut-on résister à Amusement ?

Bien écrit sans être pompeux, les articles se laissent lire avec l’agréable impression qu’on n’a pas seulement eu de la paraphrase Wiki ou du pamphlet commercial imbécile. J’aime aussi la recherche artistique qui donne à Amusement ce cachet arty vaguement nonchalant et pourtant très haut de gamme. Exemple qui nous touche ici forcément : le reportage en rouge et blanc sur le Japon, du TGS à Akihabara, en passant par les boutiques rétro de Tokyo, tout cela abordé sous un angle très justement reculé de la néo-culture otaku… en tout cas, certainement pas aussi rétrograde qu’on a pu le lire ici ou là. La preuve ? Des beaux noms du milieu sont allés signer dans Amusement, comme Julien Chièze de Gameblog, Cyril Lener de Chronic’art, ou François "Bliss" de la Boissière et Eric Simonovici d’Overgame. On aime : l’ours plus exquis que cadavre qui nous dit qui parlera dans le bouquin.

Bouquin, oui, car comme le « Mook » de Pix’n Love, Amusement, c’est de la bonne presse qu’il faut soutenir. Ai-je vraiment besoin de rajouter qu’ils donnent une vraie valeur ajoutée et surtout une putain de bouffée d’air frais à la presse spécialisée traditionnelle(-ment sclérosée) ? Quand ce genre de magazine post-Internet 📶 n’existe pas, la presse jeux vidéo se porte bien mal. On leur souhaite donc de tout cœur que l’expérience soit rentable et qu’ils ne subissent pas le même sort que Gaming. La chronique de la culture numérique moderne n’a jamais été aussi plaisante.

À lire : l’interview d’Abdel Bounane, rédacteur en chef d’Amusement.

Mis à jour le 12 avril 2015 -