Frais liés à la gestion d'un site Internet

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Avec la multiplication des éditeurs et hébergeurs de blogs depuis le début des années 2000, il est devenu progressivement de plus en plus facile de se créer son propre site Internet 📶 et ce, gratuitement. Mais on considère généralement, à tort ou à raison, que la crédibilité passe également par un nom de domaine (pour la partie visible) et un serveur entièrement administrable.
Les exemples de blogs de qualité sur des hébergeurs communs sont légion, tout comme évidemment les mauvais sites ayant leur propre domaine. Mais la question de ce post n'est pas là.

Kanpai a traditionnellement une architecture xHTML/CSS qui fonctionne avec une base de données PHP/SQL développées à la main. Par « à la main » j’entends ex nihilo, au contraire de moteurs de gestion de contenu comme Wordpress, sur lequel repose ce blog par exemple.
Cette infrastructure du site Kanpai, bien que classique dans son interface et ses mécaniques, nécessite tout de même une solution autre que le gratuit.

Certes, on peut toujours s’en sortir avec un nom de domaine et un hébergement non payants, me direz-vous. Il en existe un certain nombre sur Internet, parmi lesquels Free par exemple, qui offre toute la matière première que demande le manuel du petit webmaster : nom de domaine en « domaine.free.fr », PHP5, MySQL et même la gestion de réécriture d’URL, j’en passe et des meilleures.
Me concernant, d’une part je ne souhaite pas être dépendant d’un hébergeur qui ralentisse voire crashe sans que je puisse m’en plaindre (c’est gratuit, rappelez-vous) et d’autre part, surtout d’ailleurs, la bande passante liée aux visites quotidienne de Kanpai dépasse les quotas acceptables généralement constatés par Free.
En gros, sur un hébergement gratuit, on peut avoir de bonnes prestations pour peu qu’on ne soit pas trop regardant sur la constance (même si c’est de moins en moins vrai) et surtout que votre bande passante soit raisonnable : par exemple, vous pouvez oublier les podcasts ou vidéos hébergés sur un serveur gratuit si vous faites un minimum de trafic. Plus que jamais dans ce cas : YouTube et consorts sont vos amis.

Bref, comme beaucoup, j’ai dû, dès le début des années 2000, investir dans le pack « nom de domaine + serveur distant » auprès d’un hébergeur payant. Kanpai est passé par deux de ces hébergeurs : Online.net au départ et Infomaniak.ch depuis quelques années.

Le choix Online s’est fait au départ parmi ce que je qualifierais de « l’entrée de gamme » de l’hébergement : des solutions peu coûteuses, assez passe-partout pour peu qu’on ait un trafic assez restreint.
Leur solution « M », par exemple, propose 500 Mo d’espace disque, 10 sous-domaines internes, PHP5 avec une base de données MySQL, des comptes mail… pour moins de 36€ TTC par an. En revanche, pour le « trafic illimité » dont ils parlent sur leur site, on repassera.
De mon expérience personnelle, leurs serveurs mutualisés supportent vraiment peu de trafic. Lorsqu’il était encore hébergé chez eux, Kanpai tombait au moins une fois par semaine, alors que le site faisait à peine 500 visites quotidiennes. Online bloque sans prévenir si la bande passante autorisée est dépassée, le support technique est difficile à joindre (ils répondent une fois sur 3 au téléphone 📱), assez peu aimable et a des temps de réponse assez affligeants (par mail, il faut 2 à 3 jours pour avoir une réponse laconique)…

Alors, sur les bons conseils de Julien, je suis vite parti vers la solution suisse qui me donne, je dois dire, assez satisfaction.
La formule Infomaniak propose 50Go d’espace disque et toute la suite habituelle pour 120€ TTC par an. Leur support est réactif, joignable facilement par téléphone ou par mail et ils peuvent même filer un petit coup de main technique de temps en temps. Bref, au quotidien, je suis satisfait de leurs services.
Pour ce prix-là, le serveur est bien sûr également mutualisé, mais il a les reins beaucoup plus solides que chez beaucoup d’autres hébergeurs. Même lorsque Kanpai atteint 300Go de bande-passante utilisée par mois, le serveur ne bronche pas.

Pour aborder le serveur dédié, je dirais qu’il faut compter au minimum 100€ par mois pour avoir un gage de solidité. Donc c’est une solution à envisager si vraiment le trafic de votre site est important.
À ce sujet, j’écrirai prochainement un message sur la réduction de la bande passante sans modifier la partie visible du site. À mon avis, c’est toujours intéressant.

En plus de l’hébergement, il faut bien sûr compter la location du nom de domaine, qui coûte en moyenne 6€ TTC par an pour les suffixes « classiques », comme les .com, .fr, .net, etc. Pour Kanpai, il y en a 2 : Kanpai.fr et Kanpai-net.com (qui, pour l’instant, fait de simples redirections 301 vers le « .fr »).

En outre, si on veut faire les choses dans les règles, il faudra déclarer au Trésor Public tout revenu lié à votre site Internet (affichage de publicité, sponsoring…) et, si les sommes impactent les revenus, régler les impôts dus aux sommes perçues.

Mais les frais généraux liés à un site Internet peuvent également regrouper d’autres catégories :

  • la sous-traitance à des freelances ou une agence pour des modifications de design, de code ou pour de la maintenance technique
  • l’achat de mots-clés Adwords
  • les frais de déplacement pour assister à des conférences de presse, salon, démos… Si vous n’habitez pas sur Paris, un budget est à prévoir. Pour ma part, je ne me rends évidemment pas à tous les évènements, mais de temps en temps, le voyage s’impose (par exemple, le test de la Wii 6 mois avant sa sortie mondiale)
  • les frais postaux pour le renvoi de matériel. On doit parfois renvoyer le matériel prêté (démos des jeux, versions test…) donc les frais de retour à l’agence de com’ sont à la charge du site. Et on parle bien sûr de remise contre signature.
  • un éventuel investissement dans des lots à faire gagner via des concours sur votre site
  • etc…

En fait, tout dépend comment on positionne son blog / site : extra-professionnel pour le plaisir ou véritable activité principale sur le dos de laquelle on pourra accoler pas mal de frais. Dans ce cas, le statut d’auto-entrepreneur peut être intéressant. Et du coup, dans le budget passent des postes de dépense comme :

  • l’achat ou le renouvellement de matériel informatique nécessaire au fonctionnement du site
  • la location immobilière : le règlement d’un loyer lorsqu’on ne travaille pas de chez soi (comme Pénélope, Kek et les autres dans leur atelier parisien) ou dans le cas où votre société doit vous verser un loyer quoi qu’il en soit
  • l’abonnement Internet et téléphone
  • l’assurance multirisques liée à cette activité
  • les frais de comptabilité, les honoraires divers
  • etc…

Personnellement, je n'en suis pas (encore ?) là avec Kanpai...

Mis à jour le 06 avril 2015 -